Si Anne Frank et Adolf Hitler focalisent l’attention des médias, les œuvres de plusieurs auteurs morts au cours de l’année 1945 et ne souffrant d’aucune exception sont depuis le 1er janvier 2016 libres de droits, marquant ce millésime du sceau de la Seconde Guerre mondiale. Décédé quelques semaines seulement avant la fin de la guerre, Paul Valéry laisse derrière lui un nombre important d’essais et de poèmes majeurs parmi lesquels Le cimetière marin (1920), mais aussi une dizaine d’œuvres posthumes. Bien connu des amateurs de bande dessinée grâce à ses personnages du sapeur Camember et de la famille Fenouillard, le précurseur Georges Colomb, dit Christophe, figure également dans la liste établie par le collectif SavoirsCom1, comme le romancier Emmanuel Bove (Mes amis, Le pressentiment), "oublié" à la Libération et réédité à partir des années 1970. Paradoxe du droit d’auteur français, les textes non posthumes d’auteurs collaborationnistes tels Robert Brasillach, fusillé lors de l’épuration pour "intelligence avec l’ennemi", et Pierre Drieu la Rochelle, collaborateur qui se suicida en mars 1945, sont entrés dans le domaine public. En revanche, ceux de Robert Desnos, mort du typhus au camp de concentration de Terezin, sont encore protégés jusqu’en 2034, en vertu du statut de "mort pour la France" qu’a attribué le gouvernement français au poète dont Gallimard fit paraître en 1953 un recueil intitulé… Domaine public.

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