TVA

"Sur les 15 livres vendus ce matin, aucun n'avait changé de prix », observait Nadège Loublier (La Femme renard à Montauban), mardi 3 avril, premier jour d'ouverture de la librairie depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle TVA à 7 %.

Comme le constate le Syndicat de la librairie française (SLF), les éditeurs sont moins nombreux que prévu à avoir revu leurs grilles tarifaires pour préserver la marge des libraires dans le cadre du relèvement de TVA depuis le 1er avril. "Deux tiers des éditeurs n'ont pas bougé leurs prix, estime Guillaume Husson, son délégué général. Tous les petits éditeurs sont passés à côté du sujet. Ce qui pénalise les libraires qui ont du fonds. En revanche, les grandes maisons ont à peu près saisi les enjeux et joué le jeu, mais sans zèle. » Globalement, celui-ci anticipe de probables pertes de marge pour les librairies, variables bien sûr selon leur profil. En l'état actuel, aucune estimation n'a pu être faite sur la perte à l'échelle de la profession du fait à la fois de quelques erreurs de mise à jour informatique, bien qu'elles soient marginales, et du relèvement de certains prix anticipés depuis le 1er janvier et suscitant une dévalorisation automatique des stocks au 1er avril. Estimant que l'absence de changement tarifaire chez les petits éditeurs est avant tout liée à un manque d'informations, Matthieu de Montchalin, président du SLF et patron de L'Armitière à Rouen, se dit en revanche "choqué » par l'attitude de certaines maisons de moyenne taille qui, en toute connaissance de cause, ont décidé de ne pas modifier leurs prix. "En plus de la demande qui va être faite au SNE de communiquer auprès de tous les éditeurs sur la hausse de TVA et sur ses conséquences, le SLF va s'efforcer de discuter avec certains pour tenter de les convaincre, annonce Matthieu de Montchalin. Une chose est sûre : on ne pourra pas laisser passer des comportements qui sont des véritables provocations à l'égard de la librairie. »

Au-delà des conséquences économiques, le relèvement de la TVA a aussi un impact organisationnel puisque les libraires vont devoir mettre à jour les étiquettes de tous les livres qu'ils ont en stock et dont le prix a été réajusté. Ils ont reçu avec les offices d'Hachette de fin mars des affiches informant les clients de possibles différences entre le prix inscrit sur un livre et le prix facturé en caisse. Mais, selon les instructions de la Direction générale de la concurrence et de la consommation, ils doivent au moins avoir commencé, d'ici à la fin d'avril, leur travail de réétiquetage. Les réassorts seront les premiers concernés.

31.12 2014

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