L’Américaine Jacqueline Woodson est la lauréate du prix Alma 2018 (Astrid Lindgren Memorail Award), doté de 500 000 euros (5 millions de couronnes suédoises). Si le direct n’a pas fonctionné avec Stocklhom, le prix a été annoncé le 27 mars au Café des Illustrateurs à la 55
e Foire du livre de jeunesse de Bologne. Elle succède à Wolf Erlbruch, lauréat du prix en 2017.
Née en 1963 à Colombus (Ohio), l’auteure vit à Brooklyn à New York et a écrit une trentaine de livres, romans, poésie, essentiellement pour les adolescents mais aussi pour les adultes. Elle a également signé quelques albums pour les plus jeunes. Elle a reçu de nombreux prix parmi lesquels le National Book Award pour Brown girl dreaming (2014), livre autobiographique qui raconte en vers la vie d’une jeune afro-américaine qui grandit dans l’Amérique des années 1960 et 1970, sur fond de manifestation pour les droits civiques, de violence et de brutalité policière. En janvier 2018, elle a été nommée pour deux ans ambassadrice nationale pour la lecture des jeunes aux Etats-Unis (National Ambassador for Young People’s Literature).
Compassion et solidarité
Jacqueline Woodson a commencé sa carrière en 1990 avec Last summer with Maizon, premier volet d’une trilogie racontant l’amitié de deux filles ; suivi de The dear one la même année. After Tupac et D. Foster (2008) est un roman sur la signification des choses et sur la liberté et If you comme softly (1998) est l’histoire d’une passion. Tandis que l’héroïne de Beneath a meth moon (2012), qui a perdu sa mère et sa grand-mère dans l’ouragan Katrina, doit se confronter à ses propres souvenirs pour continuer à vivre et à se libérer de la dépendance à la drogue.
A la frontière entre l'enfance et la vie adulte
Souvent racontés à la première personne et d’un point de vue féminin, les romans de Jacqueline Woodson mettent en scène des héroïnes à la frontière entre l’enfance et la vie adulte. Le racisme, la ségrégation, l’injustice économique, l’exclusion sociale, les préjugés et l’identité sexuelle sont les thèmes récurrents de son œuvre.
Jacqueline Woodson a été traduite en une dizaine de langues. En France ont été publiés Le secret (Pocket Jeunesse, 2001), Mon bel amour, ma déchirure (Le livre de poche jeunesse, 2004) repris en 2010 par Hachette Romans sous le titre Mon bel amour et Le garçon qui n’était pas noir (Bayard Jeunesse, 2011). Un autre Brooklyn, a été publié par Stock pour les adultes en janvier 2018.
La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.
« Avec un langage à la légèreté quasi impalpable, Jacqueline Woodson élabore une narration au timbre profond et riche. Elle réussit à apporter un ton poétique unique à un quotidien partagé entre la souffrance et l’espoir » a commenté le jury. Les histoires de Jacqueline Woodson sont pleines de compassion, de solidarité et d’empathie. « Même le silence a une histoire à vous raconter. Écoutez-le juste. Écoutez-le » enjoint-elle dans Brown girl dreaming.