Si Fayard précise que "la publication de ce livre central dans l'histoire du XXe siècle sera accompagnée d'un appareil critique, établi par un comité scientifique d'historiens français et étrangers", Jean-Luc Mélenchon, qui s'oppose à son propre éditeur, répond dans sa lettre ouverte que cela ne "change rien à son désaccord". "La simple évocation de votre projet a déjà assuré une publicité inégalée à ce livre criminel. Rééditer ce livre, c’est le rendre accessible à n’importe qui. Qui a besoin de le lire? Quelle utilité à faire connaître davantage les délires criminels qu’il affiche?", demande l'homme politique.
Jean-Luc Mélenchon rappelle en effet dans sa lettre que Fayard est son éditeur : "Je vous ai confié l’an dernier l’édition de mon livre L’Ere du peuple, écrit-il. Son sens est à l’exact opposé de l’idéologie ethniciste criminelle de Mein Kampf. Chère Éditrice, je ne veux rien avoir à faire avec qui s’abaisserait à ce nouveau crime contre l’esprit et le devoir le plus ardent à la mémoire de ceux que ce livre a assassiné. Ne nous exposez pas à la honte d’avoisiner l’édition de cette ignominie."
"Même si l’affaire est bonne, perdez de l’argent plutôt que l’honneur de refuser de concourir si peu que ce soit aux crimes que notre époque contient de nouveau, demande Jean-Luc Mélanchon à Fayard. Car vous savez aussi bien que moi dans quel contexte cette édition va intervenir: dans toute l’Europe et en France, l’ethnicisme le plus ouvert et barbare s’affiche de nouveau. La leçon du bilan nazi et des incitations criminelles de Mein Kampf s’efface des consciences à l’heure où recommencent des persécutions antisémites et anti-musulmanes".
Contactée par Livres Hebdo, la maison d'éditon n'a pas souhaité réagir aux propos de l'homme politique.