Du 18 au 24 juin 2017, 70 professionnels bibliothécaires pédaleront sur les routes au départ de Genève pour une boucle de 300 km autour du Lac Léman. Dernière étape avec Jean-Philippe Aynié, de la Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier et Émilie Barthet, des Bibliothèques universitaires Jean Moulin Lyon 3.
Il est sain de s’interroger sur sa profession, la façon dont nous l’exerçons, pour qui et pour quoi. À ce titre, Cyclo-biblio est une coupure dans le quotidien par la confrontation des idées et des pratiques avec nos collègues à vélo et celles et ceux rencontrés lors des visites des bibliothèques.
À plusieurs reprises, il a été dit que la bibliothèque était un objet politique, que les bibliothécaires étaient engagés dans leur métier par la défense des slogans de Cyclo-biblio : favoriser l’intégration sociale,stimuler votre esprit critique, etc.
Toutefois, une question majeure se pose. Cet engagement, sincère et enthousiasmant, pourrait nous faire croire que l’on sait ce qui est bon pour « notre » public potentiel ou acquis. Si l’analyse peut souvent être la bonne, elle peut parfois conduire à de mauvaises solutions. Alors, le doute s’installe, d’abord quant à notre rôle de bibliothécaire prescripteur, ensuite sur les façons d’exercer ou de promouvoir notre métier pour y répondre.
La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.
« Vous les gens »
Au fil du parcours, nous avons découvert des expériences, preuve que la remise en question n’est pas sclérosante.
La médiathèque de Lausanne accueille des migrants dont les besoins sont variés : garder le lien avec le pays d’origine ; recharger leur téléphone ; disposer de méthodes d’apprentissage du français, de documents pour l’examen de naturalisation.
La médiathèque de Vevey organise des soirées de lecture bilingue et fidélise un public de migrants et de curieux qui apprennent à se comprendre et s’apprécier.
À Moutier, la médiathèque a été rénovée à partir des propositions de citoyens volontaires sollicités sur : « Tout ce que je n’aime pas à la bibliothèque », « La médiathèque de mes rêves », « Maintenant on fait quoi ? ». Un comité de pilotage, issu de la population, validait au fur et à mesure les idées à mettre en œuvre au regard de la faisabilité technique et non pas de la pertinence des actions à mener, issues de la concertation démocratique.
Dans tous les cas, c’est la prise en compte de l’expérience des utilisateurs qui a guidé les projets. Si les bibliothécaires ont longtemps privilégié les indicateurs quantitatifs pour témoigner de leur activité, le temps de la prise en compte de l’impact de leurs actions advient.
C’est lorsque le bibliothécaire fait le lien, reprenant à son compte l’étymologie du mot « intelligence », qu’il remplit tout son rôle, comme l’a rappelé Francesco Pisano, Directeur de la bibliothèque de l’ONU à Genève.
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Les artistes rassemblés au festival international de science-fiction des Utopiales, du 31 octobre au 3 novembre à Nantes, ont pointé les faiblesses du genre, notamment quand il s’essaie à la dystopie. Comment réparer les « erreurs » de la SF, et quelles sont les voies possibles ? Recueil de voix inspirées.