L'acteur et scénariste Jean-Pierre Bacri est mort lundi d'un cancer à l'âge de 69 ans, a indiqué à l'AFP son agente Anne Alvares-Correa. Lui qu'on croisait régulièrement en bas des bureaux de Livres Hebdo, prenant un café à l'Oenosteria ou déjeunant à Casa Bini, était l'un des grands acteurs du théâtre et du cinéma français. Ses rôles d'anti-héros râleurs et désabusés, profondément humains même quand ils étaient antipathiques, souvent sensibles et amoureux, l'avaient conduit en tête d'affiche depuis les années 1980.
Il avait écrit deux pièces de théâtre et plusieurs films avec Agnès Jaoui, son "âme sœur", qui fut aussi sa compagne de 1987 à 2012. Sur les planches, ils avaient créé "Cuisine et dépendances" (1992) et "Un air de famille" (1996), toutes deux disponibles à L'Avant-Scène Théâtre. Ce furent aussi les débuts de la consécration pour les "Jacri" comme les surnomait Alain Resnais avec un Molière de l'auteur, plusieurs César (surtout comme scénariste avec Smoking/No Smoking, Un air de famille, On connaît la chanson et Le Goût des autres), et un prix du meilleur scénario au Festival de Cannes.
Comédien de films populaires (Le grand pardon, Didier, Le sens de la fête) et de drames d'auteurs (Place Vendôme, Les sentiments, Adieu Gary), le "macho du sud", comme il se définissait, s'était éduqué avec les textes des grands auteurs. Il avait jouer au théâtre Lorenzaccio, Ruy Blas, Don Juan, Le cocu magnifique, Batailles, L'anniversaire, Schweyk dans la deuxième guerre mondiale et en 2016, Les femmes savantes, de Molière pour laquelle il emporte un Molière du meilleur comédien.