Sans se connaître, trois jeunes filles partagent le même étage sous les toits d'un immeuble parisien bourgeois, chacune dans sa chambre de bonne. Saskia est une jeune peintre estonienne encore étudiante, Suzanne, une streameuse décomplexée qui a réussi à se faire une place dans le monde majoritairement masculin des jeux vidéo. La troisième, Anne-Lise, est une jeune fille de bonne famille, dont les parents sont les propriétaires des chambres de bonne. À sa façon, chacune des trois galère. Saskia se fait méchamment jeter par un galeriste snob qui fait la pluie et le beau temps sur le marché de l'art. Suzanne, elle, a été mise à la porte par son père. Quant à Anne-Lise, elle cherche à vivre intensément une spiritualité que ses camarades de lycée moquent à tous crins. Très vite, un autre point commun va les réunir : la confrontation au surnaturel. Des images dérangeantes, voire flippantes mettent le bazar dans le jeu vidéo de Suzanne contrainte de suspendre ses programmes. Une morte blafarde s'invite dans le fauteuil de Saskia et des voix envahissent le cerveau de la pauvre Anne-Lise. Bizarre, aucune des trois n'est psychotique... Craignant la folie, les trois héroïnes mutualisent leurs ressources pour tenter de comprendre ces étranges phénomènes. Sans déflorer la fin, on peut toutefois dire que les fantômes surgissent comme toujours du passé... Sous son faux air de roman d'épouvante exaltant et exalté, le livre de Jo Witek cache en réalité un brûlot féministe où le surnaturel agit comme révélateur d'injustices faites aux femmes victimes.