Le blues des origines. Une petite fille tient une photographie dans ses mains, le portrait de la plus belle jeune femme de Boké, sa mère. Sur le cliché, la jeune femme sourit, mais dans la vraie vie, des larmes inondent son visage depuis qu'elle a quitté la Guinée pour le Finistère, depuis son mariage malheureux avec « le cadavre qui se meut ». Un jour, des policiers font irruption dans leur appartement, découvrent des sachets de poudre blanche sous le lit de l'enfant et embarquent le père sans un regard pour la mère et son œil au beurre noir. La mère, débarrassée du mari violent, prend sa fille dans ses bras pour lui annoncer qu'elle l'envoie vivre aux Antilles. « 6 ans. Je quitte le continental pour l'insulaire. Je quitte Maman et le cadavre qui se meut pour mieux les comprendre à travers le regard de celles qui joueront sur la scène qu'est ma vie. » C'est ainsi que, passant d'une « femme-territoire » à une autre, la petite va grandir et tenter de se construire, sa confiance trop souvent trompée par les adultes, sa solitude teintée de mélancolie lorsqu'elle apprend que sa mère voit, loin d'elle, la vie en rose. Au fil des pages, les notes du blues et du jazz rythment ce premier roman où les parfums, les couleurs et les sons se répondent et composent une mélodie entêtante que l'on garde longtemps en soi. Avec La solitude des notes bleues, Katia Dansoko Touré, par ailleurs journaliste passionnée de musique, trouve sa voix en littérature, à travers ce récit d'une reconstruction intime d'une bouleversante justesse.
La solitude des notes bleues
JC Lattès
Tirage: 2 200 ex.
Prix: 20,90 € ; 288 p.
ISBN: 9782709672108