Au royaume de l’Instagram manga, Kazé est roi. Avec près de 24 000 abonnés, la filiale française des groupes japonais Shueisha et Shogakukan, spécialisée dans la bande dessinée et l’animation japonaise, se situe loin devant Kana ou Glénat Manga, qui n’en affichent que 8 000 environ. Les raisons de ce succès: "Une gestion du compte humaine et personnelle, dans un esprit relax, et des dialogues très détendus avec nos abonnés", résume Anita Jarfas, chargée du marketing digital au sein de la maison. "Un éditeur de manga se doit d’être actif sur Instagram et d’échanger avec ses lecteurs tous les jours", insiste Jérôme Chélim, responsable marketing.
Quotidiennement, l’éditeur poste des compositions photo de ses albums ou des croquis de personnages, n’hésitant pas à reprendre des créations de ses lecteurs ou à les taguer directement dans ses images pour "créer échanges et émulation". Dans ses stories, Kazé montre aussi, plusieurs fois par jour, les coulisses de la création d’un manga, sa présence sur les salons et propose jeux-concours et sondages à ses abonnés. L’éditeur s’appuie sur ses personnages et séries phares telles que One piece, Black Clover ou Platinum end, particulièrement fédérateurs chez les jeunes lecteurs. "Avec un mot d’ordre : le fun !, martèle Anita Jarfas. Il n’y a pas d’autre règle à suivre que celle de la réactivité dans le dialogue avec notre communauté." Une qualité indispensable dans un secteur qui fédère autant sur les réseaux sociaux: loin devant ceux des éditeurs, certains comptes de dessinateurs ou de fans de mangas français dépassent allègrement la barre des 100 000 abonnés.