La mise en faillite a été déposée au tribunal de Stuttgart et les employés prévenus le matin même. La direction espère que la société pourra continuer ses activités, dans le cas d’un redressement judiciaire.
Sa filiale LKG (Leipziger Kommissions und Großbuchhandelsgesellschaft) n’est pas concernée.
Depuis des mois KNV cherchait un investisseur et une certaine stabilité financière pour éviter cette situation. Des négociations avec un financier ont presque abouti avant d’échouer au moment de la conclusion mercredi 13 février. Les conditions financières n’étaient plus réunies pour poursuivre l’activité, d’autant qu’un crédit syndiqué contracté en 2015 a expiré à la fin 2018.
Un centre de logistique coûteux
Les difficultés financières du groupe ont commencé en 2014 lorsqu’il s’est lancé dans un coûteux chantier, le centre logistique de Erfurt (150M€), qui devait concentrer l’ensemble des métiers de KNV et réduire les délais d’approvisionnement face à Amazon. Malheureusement, le projet n’a pas donné les résultats escomptés et la chaîne de distribution n’a jamais été efficace, entraînant de nombreuses plaintes de la part des éditeurs allemands et étrangers.
Le redressement judiciaire devrait intervenir rapidement. Le directeur général de KNV, Olivier Voerster, dont la famille dirige le groupe depuis plusieurs générations, a expliqué à Buchreport que la compagnie n’achèterait plus rien d’ici là, tout en essayant de maintenir ses activités, notamment de distributeur.
KNV, créé en 1829, travaille avec plus de 5000 éditeurs et stocke 590000 titres en allemand et 54000 titres en anglais, en plus des principaux best-sellers en français, russe, espagnol, italien et turc. Sa diffusion s’étend à 5000 librairies en Allemagne, Autriche et Suisse. Le groupe emploie actuellement plus de 1 700 personnes.