Début mars, l’Université de Düsseldorf, en Allemagne, a décidé de fermer sa bibliothèque aux étudiants jusqu’à la fin du mois. En cause, plusieurs ouvrages datant du XIXe siècle et qui contiendraient de l’arsenic toxique, un élément classé cancérogène, a rapporté le quotidien germanique Süddeutsche Zeitung.
Plusieurs bibliothèques universitaires sont, elles aussi, concernées et ont dû placer certains de leurs ouvrages en quarantaine. Au total, l’Association allemande des bibliothèques a dénombré plus de 15 000 titres potentiellement contaminés et devant faire l’objet de tests approfondis.
"Vert de Paris"
La dangerosité des livres concernés a été déterminée grâce à la couleur verte sur leur couverture et leur tranche. Au XIXe siècle, la pigmentation, alors appelée « vert de Paris » ou « vert de Scheweinfurt », était obtenue à partir d’un cocktail d’acétate de cuivre et de trioxyde d’arsenic et servait, entre autres, à teindre certains vêtements.
Si ce pigment n’est désormais plus utilisé, l’Association allemande des bibliothèques a tout de même préféré alerter sur la toxicité de l’arsenic, à laquelle ont pu être longuement exposé des agents de bibliothèques par voie inhalatrice. Dans un premier temps, l’Association a prévu de mener des analyses poussées sur les ouvrages à risque. De leur côté, des chercheurs à Cologne étudient plus en détail les conséquences d’un contact physique prolongé, puisque l’arsenic, répandu en poussière sur les étagères, ne se dégrade pas au fil du temps.