« Un pays, deux systèmes. » Telle était la promesse de Pékin faite à Hongkong lors de sa rétrocession par la Couronne britannique à la République populaire de Chine en 1997. Depuis, le gouvernement communiste n'a pas cessé de rogner sur sa parole. En 2014, le Parti communiste chinois impose des candidats conformes à sa lignepour le poste de chef de l'exécutif de l'ex-colonie britannique. Des centaines de milliers de Hongkongais manifestent. Ce mouvement prodémocratie s'appellera « Révolution des parapluies », à cause du parapluie comme arme de défense pacifique face à la répression policière. D'autres mesures liberticides continueront de pleuvoir sur Hongkong.
Dans Hongkong, cité déchue, Kwong-shing Lau reprend le fil de cette actualité politique à partir de 2019. Son récit est constitué des dessins qu'il a publiés dans la presse et sur les réseaux sociaux. Chronique d'une chute annoncée, en accéléré ? Hongkong n'allait-elle pas tôt ou tard intégrer le régime dictatorial chinois ? Comme ces deux millions de citoyens qui, au printemps 2019, sont descendus dans la rue contre le projet de loi d'extradition des dissidents hongkongais, Lau ne s'y résout pas.
Le dessinateur qui a passé son enfance au Japon mène le combat à coups de crayon de papier (son médium préféré avec l'encre) qui trahissent l'urgence et l'espoir. Nourri par les mangas mais également par des auteurs de BD comme Tobias Schalken, son trait d'un réalisme mâtiné de rêve forge un onirisme militant. Sous pression croissante de la censure, Kwong-shing Lau a dû s'exiler à Taïwan.
Hong Kong. Cité déchue Traduit du chinois par Bertrand Speller
Rue de l’échiquier
Tirage: 3 000 ex.
Prix: 24,90 € ; 192 p.
ISBN: 9782374252964