Best-Seller to Box-Office (BS2BO) cherche à professionnaliser l'intermédiation entre le secteur du livre et celui du cinéma. Le site est un portail exclusivement réservé aux professionnels - auteurs, producteurs, éditeurs, réalisateurs... - cherchant à faciliter les échanges entre ces deux univers.
Pour la première fois, un outil technologique pourrait même être aidé par les deux entités de référence, le Centre national de la cinématographie et le Centre national du livre.
Laure et Nathalie Kniazeff n'ont pas simplement créé une plateforme de services sur Internet. Après avoir recruté leur club de lecture (une quinzaine de grands lecteurs passionnés de cinéma), elles ont commencé à créer des fiches, principalement autour de romans, pour des éditeurs comme Albin Michel, Le Seuil, Payot, Autrement, Payot-Rivages...
Ce travail davantage qualitatif que quantitatif représente un coût important mais selon les fondatrices, il s'agit d'une “véritable valeur ajoutée”. Ces fiches résument l'ouvrage, et donnent une quantité d'informations pratiques comme le genre du livre, l'époque du contexte, le public visé, le format d'adaptation, ou encore les films de référence.
L'adaptabilité du livre est détaillée, complétée avec un propos sur les scènes ou situations fortes. Il ne s'agit pas d'un argumentaire commercial mais bien d'un avis constructif et donc, parfois, critique.
"Nous ne sommes pas des agents."
Pour son catalogue du marché des droits audiovisuels, qui a lieu ce mercredi 18 mars au Salon, la Scelf s'est fortement inspirée de cette présentation. BS2BO s'est associé à l'événement et a vocation à se greffer à d'autres rencontres “physiques” comme le Festival de Cannes, celui de La Rochelle ou le Forum Cinéma & littérature de Monaco.
Les soeurs Kniazeff sont lucides : ce métier ne les rendra pas millionnaires. Le coût de lancement d'un tel portail professionnel, bientôt bilingue, nécessite des financements publics et du soutien des professionnels. “Nous ne sommes pas des agents. Une fois connectées, les parties prennent contact directement.”
Le modèle économique repose donc sur un abonnement mensuel et un coût unitaire par livre enregistré. “Les best-sellers n'ont pas besoin de nous. Nous donnons surtout de la visibilité à ceux qui ne sont pas forcément remarqués, mais qui ont un potentiel”.
Ainsi le club de lecture a vivement recommandé le roman de Karine Reysset, Comme une mère (L'Olivier), pour qu'il soit présenté au marché de la Scelf. L'éditeur ne l'avait pas proposé. Un producteur s'y intéressera-t-il ?