Le chiffre d’affaires de la librairie allemande (6 000 points de vente) s’est élevé en 2013 à 4,6 milliards d’euros (1), accusant une légère baisse chaque année depuis cinq ans, pendant que progresse de façon spectaculaire le commerce du livre en ligne. Amazon domine ce marché, que les libraires n’abandonnent pas : environ 81 % des points de vente ont leur propre service de vente en ligne. Celle-ci ne représente cependant pas plus de 1,5 % de leur chiffre d’affaires, mais avec une tendance à la hausse.
Depuis plusieurs années, le paysage de la librairie allemande est marqué par des concentrations, avec des enseignes (Thalia, Weltbild, Hugendubel en tête) qui dominent le marché. Les deux tiers du chiffre d’affaires sont réalisés en Allemagne par 10 % des librairies, alors que 90 % des points de vente du livre sont des petites librairies indépendantes.
Mais ces magasins filialistes sont devenus des modèles fragiles. Les petites librairies résistent relativement mieux aux bouleversements du marché. Les surfaces de plus en plus spacieuses dont se sont dotées les grandes enseignes connaissent aujourd’hui une rentabilité en baisse. C’est notamment le cas pour Thalia, leader du marché depuis plusieurs années, qui a réduit la surface de plusieurs de ses magasins et ferme régulièrement des points de vente. Le deuxième du marché, le groupe Weltbild, qui formait un duo très dynamique avec son partenaire Hugendubel, a déposé le bilan en janvier. Depuis, et pendant que le munichois Hugendubel vole à nouveau de ses propres ailes (mais doit fermer plusieurs établissements, dont son emblématique enseigne munichoise), Weltbild doit se délester de 53 magasins, et cherche un nouveau souffle avec un partenaire entré cet été dans le capital, le groupe Droege. A. F.
(1) Source : Börsenverein.