Suite et fin - provisoire - d'une affaire au long cours, conséquence de l'acquisition en 2004 de Vivendi Universal Publishing, devenu Editis, par Lagardère/Hachette Livre, et de la revente de 60% de ses actifs à Wendel.
La Cour européenne de Justice a en effet rejeté la demande d'Odile Jacob d'annuler le jugement du tribunal déclarant en septembre 2010 le rachat de Vivendi Universal Publishing par Lagardère compatible avec le marché commun. Odile Jacob visait le processus de portage accepté par la Direction générale de la Concurrence de l'Union européenne (
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En revanche, la Cour européenne de justice a confirmé l'?annulation de la décision d'agrément de Wendel Investissement comme acquéreur des actifs rétrocédés de Vivendi Universal Publishing demandée par Odile Jacob au motif que le mandataire désigné ne remplissait pas la condition d'indépendance requise.
Pour autant, selon le porte-parole chargé des affaires de concurrence, "cette décision n'aura aucune conséquence sur l'opération, car la Commission européenne a pris une nouvelle décision pour approuver Wendel comme acquéreur des actifs rétrocédés de Vivendi en respectant les conditions d'indépendance réclamées par le Tribunal de première instance de l'UE", rapporte l'AFP.
Une anlayse contestée par Odile Jacob.
Rappelons qu'au moment du rachat de Vivendi Universal Publishing, pour éviter que le groupe Lagardère/Hachette Livre (Grasset, Stock, Fayard, Calmann-Lévy, Hatier, etc.) ne se retrouve en position ultradominante sur le marché français, Bruxelles avait conditionné en 2004 son feu vert à la revente d'actifs représentant approximativement 60 à 70% du chiffre d'affaires mondial de VUP.
Lagardère avait donc annoncé qu'il conserverait Larousse, Armand Colin, Dunod-Dalloz ainsi que l'éditeur espagnol Anaya. En revanche, il remettait en vente Robert Laffont, Plon-Perrin, Nathan, Bordas etc. pour lesquels Odile Jacob s'était portée candidate. Mais Lagardère avait choisi l'offre de Wendel qui proposait 660 millions d'euros et la Commission avait donné son aval.
L'affaire s'est compliquée car Wendel a entre-temps revendu, en mai 2008, ses activités d'édition, regroupées sous le nom d'Editis, à l'espagnol Planeta, réalisant au passage une plus-value de 500 millions d'euros.