L'écrivain marocain Mohamed Leftah est mort dimanche 20 juillet au Caire où il résidait depuis 2000. Il souffrait d'un cancer de l'œsophage et est décédé des suites d'une opération. Il avait 62 ans.
Après une première publication des Demoiselles de Numidie aux éditions de l'Aube en 1992, Mohamed Leftah renonce à publier ses textes. La rencontre quelques années plus tard avec Joaquim Vital, patron des éditions de la Différence, conduit ces dernières à publier son œuvre romanesque.
Six romans sont parus depuis 2006 : Demoiselles de Numidie, dans la collection poche de la Différence, Au bonheur des limbes, Ambre ou les métamorphoses de l'amour, L'enfant de marbre, Une fleur dans la nuit suivi de Sous le soleil et le clair de lune et Un martyr de notre temps. La Différence annonce la parution en janvier, décidée avant la mort de l'auteur, de deux ouvrages : Le jour de Vénus et Une chute vertigineuse. L'éditeur prévoit également, avec l'aide de la fille de l'écrivain, la publication dans les années à venir d'une dizaine de romans encore inédits.
L'œuvre de Mohamed Leftah est dominée par l'alcool, qu'il aimait immodérément, le sexe et l'éloge de la transgression. Saluée par la critique en France et au Maroc pour la richesse de sa langue et son style extrêmement précis, son œuvre, écrite en français, n'est pas traduite en arabe.
Né à Settat au Maroc, informaticien, il fut journaliste littéraire pendant 6 ans au Maroc et 4 ans au Caire. Il se met à l'écriture à partir des années 90. Son ami Salim Jay, écrivain franco-marocain, le qualifiait de « styliste à la Genêt. »