L'éditeur Michel Guérin, installé à Chamonix depuis 1994 et spécialiste des livres et DVD consacrés à la montagne, est mort mercredi matin d'une crise cardiaque à l'âge de 55 ans. Attablé à la terrasse d'un café, il s'est effondré brutalement sans pouvoir être ranimé.
Passionné de grimpe et de littérature, ce Dauphinois s'était d’abord imposé dans le monde de l'édition par la réédition de classiques de l'alpinisme : Les Conquérants de l'inutile, de Lionel Terray, les Carnets du Vertige, de Louis Lachenal et la biographie de Frison-Roche. Mais il avait su aussi rallier à sa célèbre couverture rouge les plus grands noms de l’alpinisme pour des textes inédits. Son catalogue, construit en une dizaine d’années à peine, compte une centaine de livres et les signatures prestigieuses de Walter Bonatti, Reinhold Messner, Jean-Christophe Lafaille, Greg Child... Il a également réalisé de jolis coups d’édition comme la publication de Annapurna, une affaire de cordée, histoire d’une conquête française revisitée par l’écrivain David Roberts et loin de la version officielle.
Parmi ses récents succès figurent Le port de la mer de glace où Dominique Potard raconte de manière truculente des ascensions effectuées par des amateurs de grands vins et La Trace de l'ange où Antoine Chandellier évoque la vie et la disparition sur l'Everest du surfeur de l'extrême Marco Siffredi.
Né à Roanne mais élevé à Grenoble, Michel Guérin a été alpiniste, animateur de radio libre, puis libraire avant de devenir éditeur. «  C'est un passionné qui avait complètement renouvelé le style de la littérature de montagne », a estimé l'ancien directeur du club Alpin français, Guy Chaumereuil. Il était marié et père de deux enfants. De nombreux témoignages sur cette personnalité attachante et reconnue par les alpinistes comme par  de fidèles lecteurs arrivent depuis hier sur les sites spécialisés.