Le 1er septembre, Paul de Sinety a pris ses fonctions de commissaire général de l’opération France pays invité d’honneur à la Foire de Francfort en 2017. Il devrait présenter cet automne son projet au comité de pilotage réunissant les cabinets des ministères de la Culture et des Affaires étrangères, le Centre national du livre, le Bureau international de l’édition française, l’Institut français et l’ambassade de France en Allemagne.
Quels objectifs ?
La dimension politique de l’invitation est très forte, la France et l’Allemagne souhaitant afficher leurs positions communes pour réguler le marché du livre face aux grands opérateurs Internet et défendre le droit d’auteur face à Bruxelles. Avant-goût dès cette année, un débat sur l’interopérabilité est prévu par l’Institut français en Allemagne, en collaboration avec le Börsenverein, mercredi 14 octobre à la Foire de Francfort. Au-delà, il s’agira d’une vitrine pour la culture française. Des retombées économiques sont attendues, sous la forme de cessions de droits de livres français en Allemagne, et d’une promotion de la production éditoriale française. Tous les secteurs éditoriaux sont mobilisés pour être représentés. Un comité de relais a été créé au sein du Syndicat national de l’édition.
Quelle programmation ?
"Nous avons la volonté de mettre en œuvre une série de propositions qui seront labellisées, et commenceront en février 2017 pour préparer le public allemand à cet événement qui sera le plus grand événement culturel entre la France et l’Allemagne depuis des décennies", explique Paul de Sinety. Le commissaire général envisage "des forums politiques pour défendre avec l’Allemagne nos modèles économiques et faire entendre nos voix à Bruxelles, mais aussi des tournées d’intellectuels de langue française. La programmation sera bâtie d’un point de vue pluridisciplinaire pour mettre en valeur l’écrit sous toutes ses formes et ouvrir l’offre culturelle à une grande diversité d’expressions artistiques. C’est enfin pour la France l’occasion de faire preuve d’innovation et d’attractivité."
Quel budget ?
Pour l’instant, rien n’est décidé. "Tout le monde dit que ce sera entre 3 et 5 millions d’euros, mais il n’y a pas encore de budget, rappelle Vincent Monadé, président du Centre national du livre. Nous attendons de voir le projet définitif préparé par le commissaire général." De son côté, Paul de Sinety indique travailler à "un budget raisonnable et réaliste, pour promouvoir notre image dans les meilleures conditions".
Qui paiera ?
Y aura-t-il une dotation spéciale de l’Etat ? Comment va se répartir le budget entre le ministère de la Culture et celui des Affaires étrangères ? Dans un contexte d’économies à tout-va, ces questions ne sont pas encore tranchées. "§Les deux ministères doivent encore discuter avec le cabinet du Premier ministre pour voir comment vont se répartir les financements", indique Vincent Monadé. Une réunion interministérielle devrait avoir lieu à Matignon courant octobre. Des sponsors privés seront aussi sollicités. d