En reprenant la librairie des Signes, à Compiègne (Oise), Camille Defourny relève un vrai défi. Sur 400 m2, Les Signes, qui propose 50 000 références et dont le chiffre d’affaires s’est élevé en 2015 à 1,4 million d’euros, est l’unique librairie généraliste indépendante d’une ville qui compte 70 000 habitants avec son agglomération. Elle fait face à un Cultura et à une Fnac. Mais surtout, observe la future gérante de 41 ans, l’établissement a besoin d’être redynamisé.
Créée en 1999, suite à la fermeture de Daelman, la librairie historique de la ville, par une association de six libraires de la région, Les Signes est confronté, selon Camille Defourny, "à une baisse d’activité depuis cinq ans et à d’importantes tensions au sein de l’équipe"."La gestion, à parts égales entre les fondateurs, n’a pas toujours été simple", précise sobrement Philippe Leleux, patron du Labyrinthe, à Amiens, et gérant depuis 2013 et coactionnaire fondateur des Signes.
Confiante dans le potentiel de la librairie, qui "dispose de bonnes bases et d’une bonne réputation", la repreneuse entend remobiliser l’équipe et réaffirmer l’identité des Signes, "avec des partis pris et des choix forts dans nos propositions". "Mais pour commencer, assure-t-elle, il faut ranger afin de rendre l’offre plus lisible, et retravailler l’accueil des clients." Désireuse aussi de relancer une vraie politique d’animations, Camille Defourny n’envisage pas de procéder à des réaménagements avant un an.
Pour financer le rachat, pour un montant de 300 000 euros, elle a bénéficié d’un apport personnel de 100 000 euros, d’un prêt bancaire équivalent et des aides de l’Adelc et du Centre national du livre, qui lui ont accordé au total 160 000 euros de prêts et une subvention de 25 000 euros. La libraire est forte d’une belle expérience puisqu’elle a déjà créé la librairie francophone Latitudes à Budapest (Hongrie), aujourd’hui transmise à sa sœur, et était depuis 2014 chargée du rayon sciences humaines de Comme un roman (Paris 3e). Elle espère porter, d’ici à cinq ans, le chiffre d’affaires des Signes à 1,7 million d’euros, comme c’était le cas en 2011.
Clarisse Normand