En introduction, Delphine Le Bras, chargée de l’économie du livre à Livre et lecture en Bretagne, a présenté le Guide des librairies indépendantes de Bretagne, fraîchement sorti de l’imprimerie.
Destiné essentiellement aux acteurs de la chaîne du livre, et en premier lieu aux libraires, l’annuaire répertorie 195 points de vente dans les cinq départements de la Bretagne historique, incluant donc la Loire-Atlantique. Il présente les spécificités de chaque librairie et met en évidence l’appétence des Bretons pour la formule café-librairie (28 établissements) et la spécialisation (71 magasins).
Une convention CNL-Région-Drac
Notant que “la Bretagne possède certainement le maillage le plus fort de librairies, avec pour spécificité d’offrir des points de vente dans des lieux totalement improbables mais qui fonctionnent”, Vincent Monadé, président du CNL, a annoncé dans la foulée la signature le 1er décembre d’une convention CNL-Région-Drac ayant notamment pour objectif de soutenir les petites libraires qui ne répondent pas aux critères habituels des aides délivrées par le CNL. Le montant des fonds débloqués n’a toutefois pas été révélé.
Revenant ensuite au cœur du débat initial, qui portait le rôle culturel des libraires, Vincent Monadé a exhorté les libraires à devenir les “Nespresso du livre”. “L’expression est maladroite, a-t-il aussitôt ajouté, mais elle illustre bien la voie que doivent désormais explorer les libraires, c’est-à-dire le développement d’une offre de services remarquables”.
Cultiver l’exception
Conviés à détailler leur expérience, Benoît Le Louarn (Le Renard à Paimpol), Gaël Mahé (Le Grenier à Dinan), Gaëlle Maindron (Livres in room, Saint-Pol-de-Léon), Chantal Dufief (Quand les livres s’ouvrent, Lorient), et Eric Marcelin (Critic, Rennes), ont alors évoqué rencontres, dialogues, signatures et dédicaces avec auteurs, accueil de clubs de lectures, animations des réseaux sociaux et événements hors les murs. Des initiatives qui, de l’avis de tous, doivent s’inscrire dans leur territoire et leur zone de chalandise, à un “rythme permettant toutefois de cultiver l’exception afin de ne pas lasser le public”, a précisé Gaëlle Maindron.
Plus globalement, les journées professionnelles, qui ont accueilli sur deux jours 170 personnes à la bibliothèque des Champs libres, visaient à s’interroger sur l’avenir des lieux du livre et de la lecture en partant de l’origine, c’est-à-dire de la création littéraire. Dans ce cadre, l’intervention d’Olivia Rosenthal, venue parler des nouvelles formes d’écritures et de la porosité entre les différentes formes artistiques, a été très appréciée. L’ensemble des débats sera disponible en vidéo d'ici une semaine.