Le 2 janvier 2018, au terme de sept ans de passion, Ana, comédienne et chanteuse, met fin à sa relation avec Pierre-Louis Basse, journaliste-écrivain. Sèchement, cruellement, dans un long texto (où sont les lettres de rupture d'antan ?) très écrit, qu'il publie en page 105 de son présent livre. Ce qu'elle lui reprochait, essentiellement : « ta vie ne sera jamais la mienne, malgré toute ma bonne volonté, et tu n'as jamais eu envie de faire partie concrètement de la mienne », c'est-à-dire de son clan, de son fan-club de bobos. Lui, Pierre, n'a rien vu venir, en dépit de ses doutes quant à la fidélité de son amie, et d'un dernier réveillon calamiteux, passé à contrecœur chez lui, à Bernay, suivi d'un petit déjeuner glacial, prémices du texto assassin.

Après, il s'est effondré, et il s'est lancé, en guise de thérapie complémentaire, dans l'écriture, non point tant pour régler ses comptes que pour chercher à comprendre, et intégrer cette histoire parmi d'autres souvenirs, de son père, en particulier, décédé en 2001. Il a souffert comme une bête, puis il s'en est sorti, s'est reconstruit, grâce, surtout, à de longues marches en forêt. Le voici guéri, il peut même écouter une chanson d'Ana.