Le 19 mai a eu lieu la huitième "soirée ados" des bibliothèques de Montreuil, avec près de 200 jeunes. Un événement en deux temps : d’abord la restitution, par les adolescents eux-mêmes, de dix projets parmi ceux conduits pendant l’année (lecture de contes écrits par des jeunes, entretien radiophonique avec une personnalité, projection d’une émission de télévision qu’ils ont réalisée...), puis un temps festif avec blind test, battle de danse et set DJ. "On travaille toute l’année avec 32 classes de collèges et de lycées de la ville, avec l’ensemble des filières et des établissements, précise Valérie Beaugier, responsable du pôle ados du réseau des bibliothèques de Montreuil. Quand ces jeunes viennent à la bibliothèque dans le cadre scolaire, nous cherchons à les sensibiliser. Il faut créer un sentiment de légitimité à utiliser l’équipement. Quand on est déjà venu une première fois, on revient plus facilement la seconde fois."
Les quatre bibliothèques du réseau proposent différents temps sur lesquels les adolescents peuvent s’investir, scolaires ou non (club lecture, manga ou ciné-club). Les bibliothécaires choisissent les projets qui vont être menés avec les jeunes, accompagnent les professeurs et les personnalités qui y participent, à l’instar de la sociologue Monique Pinçon-Charlot ou du rappeur Kery James, venus discuter avec les adolescents. Une journaliste en résidence crée également des occasions d’échanges. En huit ans, le nombre de projets menés avec ce public s’est considérablement accru, de même que sa fréquentation des bibliothèques municipales.
En 2016, 42,1 % des 11-17 ans de la ville étaient inscrits à la bibliothèque, et 27,8 % des 15-17. "L’idée, c’est de valoriser ces jeunes, de mettre en valeur leur travail, de leur laisser la parole et de les aider à s’émanciper. Si on a des projets adaptés et si on est à l’écoute, ce public n’est pas plus difficile qu’un autre à capter, souligne le directeur des bibliothèques de Montreuil, Fabrice Chambon. On s’adapte : quand on entend des propos sexistes, on invite un spécialiste des droits des femmes, par exemple. C’est du sur-mesure. On espère que cela participe à la construction de ces jeunes. Nous souhaitons ouvrir des horizons de réflexion citoyenne, leur permettre d’interroger le réel en mettant à leur disposition des éléments de réflexion."
Clémence de Blasi
