Jean d’Ormesson était l’invité samedi soir de la 100ème de l’émission de Ruquier, « On n’est pas couché ». Avant de partir, il a promis qu’il serait là pour la 200ème. Molière était mort sur scène, Jean d’O mourra sur un plateau de télévision. Mais là n’est pas la question : il était venu faire la retape pour la « Bibliothèque du Figaro », chef d’œuvre d’audace littéraire qui incite à découvrir les génies injustement méconnus du patrimoine français : Molière justement, mais aussi La Fontaine, Maupassant… A la question de Ruquier de savoir s’il y aurait des « auteurs plus récents » au palmarès, Jean d’O répondit : « Hélas, avec les auteurs du XXè siècle, on se heurte à un problème, c’est celui des droits ». Je ne suis pas certain (je cite de mémoire) qu’il ait précisé « un problème embêtant », mais enfin, c’était sous-entendu dans son ton de voix. Personne n’a relevé. Lui-même n’a pas songé à amender sa phrase, d’autant plus savoureuse quand on sait que Jean d’Ormesson a la réputation d’être l’un des auteurs les plus grassement rémunérés en droits d’auteurs (la fourchette de ses contrats serait très, très au-dessus des 10-12-14 du tout venant… et grimperait, dit-on, jusqu’à 18%). Il ne s’agit pas de lui jeter la pierre, mais sa réaction spontanée est parfaitement représentative de la « schizophrénie » de notre époque, et qu’on voit notamment à l’œuvre avec les nouvelles technologies : on aimerait que tout soit gratuit, mais on voudrait quand même continuer à bien gagner sa vie. 
15.10 2013

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