Un peu de marge supplémentaire ! Les librairies n'osent pas même y croire. Leurs clients, inquiets de la conjoncture, le leur souhaitent. Et voilà la bonne idée : on met un terme au droit à 5% de discount, et la marge du libraire s'en trouve mécaniquement augmentée. D'autant que du point de vue du consommateur/acheteur, 5% ce n'est pas grand-chose sur le prix d'un livre que l'on a décidé d'acquérir. Ce n'est pourtant pas si simple, et cela pour deux raisons : 1. Quel est le volume et le montant des achats à des prix discountés ? Dans une librairie indépendante, cela passe souvent par une carte de fidélité, et ne concerne qu'une partie des ventes. L'effet est donc limité, sans être nul. Il pourrait être de 1 à 2%, ce qui n'est pas rien. 2. Pourtant, s'il s'agit de ces mêmes libraires, la suppression des 5% irait de pair avec la disparition de la carte de fidélité ! Quel plus mauvais signal que celui qui revient à se passer du témoignage de la fidélité ? Le risque est le départ d'une clientèle vers d'autres lieux ou d'autres modalités d'achat. Auquel cas ce qui est gagné par la mesure (via un effet prix) serait perdu dans le même temps (via un effet volume). N'oublions pas qu'Internet accentue le nomadisme de l'acheteur. Certes on pourrait arguer que l'acheteur ne vient pas que les pour les 5%, mais pour le conseil du libraire. Sans doute, mais en un temps où le bateau tangue, mieux vaut ne pas jouer avec une de ses amarres.
15.10 2013

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