12 septembre > Roman Islande

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En 1955, Valdemar, le narrateur - qui raconte toute cette histoire bien des années après -, arrive à Copenhague, de son Islande natale, afin d’y poursuivre ses études auprès d’un bien étrange professeur, dont on ne saura d’ailleurs jamais le nom. Un ours mal léché, méprisant, négligé, ivrogne depuis la mort de sa femme. Mais le jeune homme est un spécialiste émérite des écrits islandais anciens, habile à déchiffrer la poésie scaldique, et l’aîné, islandais lui aussi, un universitaire éminent en études nordiques et chercheur de manuscrits. Ils étaient faits pour s’entendre et se complètent parfaitement. Ils vont même former, à l’initiative du professeur, un tandem épatant, entraîné dans une aventure rocambolesque et périlleuse, digne de celle d’Indiana Jones en compagnie de son vieux père.

Le professeur, en effet, souffre, dans sa conscience, d’un secret douloureux. Durant la guerre, il a livré à un nazi, Erich von Oslepp, sous la contrainte et le chantage il est vrai, le manuscrit unique du Livre du roi, première saga islandaise du XIIIe siècle connue aussi sous le nom d’Edda poétique, qu’il conservait pour ses recherches. Durant dix ans, il a fait croire au monde qu’il possédait encore le manuscrit, véritable trésor du patrimoine national islandais, alors qu’il travaillait sur une copie, ne se pardonnant pas sa supposée « lâcheté ». Et voilà que, tout récemment, une secte de nazis en exil, les « wagnérianistes », dirigée par Joachim, le fils von Oslepp - des illuminés cherchant dans l’antique mythologie germano-scandinave les racines de la « race aryenne » -, réapparaît et harcèle à nouveau le professeur. Il faut dire qu’à défaut du Livre du roi, il a retrouvé, avec l’aide de Valdemar, le fascicule inédit qui lui manquait, disparu depuis 1863.

Dans un premier temps, comme dans tous les romans (et films) d’aventures, les méchants l’emportent. Erich est toujours en vie. Joachim et ses sicaires s’emparent du fascicule, au terme d’une course-poursuite qui mène nos héros à Schwerin (dans le Mecklembourg, alors province de la RDA), où ils se transforment en pilleurs de tombes, à Amsterdam, dans Berlin encore en ruine, puis à Copenhague, d’où ils prennent un bateau pour rentrer en Islande, le Gullfoss. C’est là, après une lutte épique en vase clos où le timide Valdemar, rat de bibliothèque pusillanime, révèle son courage et sa détermination, tel un nouveau Clark Kent, que se dénouera cette ténébreuse histoire. Suspense haletant et surprises garantis.

Journaliste, écrivain, critique de cinéma, l’Islandais Arnaldur Indridason est l’un des maîtres du roman noir scandinave et l’un des chouchous du public français. Les éditions Métailié ont déjà publié de lui, depuis 2002, pas moins de dix polars, souvent récompensés par des prix littéraires spécialisés. Celui-ci est un peu atypique, plus nourri de références historiques que les précédents, mais tout aussi enlevé, jubilatoire et pince-sans-rire. Si adaptation au cinéma il y avait un jour, le rôle du professeur paraît taillé sur mesure pour Sean Connery. Pour Valdemar, le casting reste ouvert. J.-C. P.

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