SONDAGE

Interrogés par I + C pour Livres Hebdo, les libraires doutent que l'élection présidentielle leur permette de faire entendre leurs revendications (1). Seuls 50 % des grands magasins et 38 % des libraires de 2e niveau jugent la campagne très ou assez importante pour eux. Cette part tombe à 29 % dans les grandes surfaces culturelles, à 28 % dans le 1er niveau, à 18 % en hypermarché et à 10 % dans les clubs. Pourtant, à la veille du Forum Livres Hebdo du 16 février, "Présidentielle : quelle politique pour le livre ?" (voir p. 19), ils ne manquent pas d'aspirations.

La défense du prix fixe et le régime fiscal du livre s'imposent comme les deux principaux thèmes qu'ils souhaitent voir débattus dans la campagne électorale (voir graphique ci-dessous). Ils espèrent en grande majorité une campagne pour faire connaître le prix fixe, en faveur de laquelle grands magasins, librairies de 1er et de 2e niveau et hypermarchés sont quasi unanimes ; et une baisse de la TVA sur le livre, plébiscitée par tous sauf un tiers du 2e niveau. Les libraires de 1er comme de 2e niveau y ajoutent les difficultés des librairies. Les grands magasins et les clubs sont d'abord préoccupés par la promotion de la lecture. Au demeurant, plus des trois quarts des détaillants demandent des initiatives pour développer le réseau de lecture publique et pour favoriser la promotion de la lecture et du livre dans les médias.

Seules les grandes surfaces culturelles évoquent le livre numérique, et les hypermarchés la place du livre dans l'éducation. La plupart des détaillants - mais moins les libraires de 1er et surtout de 2e niveau - attendent pourtant des engagements des candidats en faveur d'une meilleure intégration du livre dans les programmes scolaires et universitaires, et des moyens supplémentaires pour les bibliothèques universitaires. Ils comptent aussi - quoique moins dans le 1er niveau - sur des moyens facilitant les achats de livres des étudiants.

En revanche, l'idée d'une loi imposant une remise minimale pour les librairies n'est plébiscitée que par le 1er niveau (67 %) et les grands magasins (100 %). L'idée d'une médiation pour faciliter le dialogue interprofessionnel est surtout approuvée dans le 2e niveau (79 %, contre 50 % en grands magasins, 42 % dans le 1er niveau et moins d'un tiers dans les autres circuits.

Enfin, moins d'un détaillant sur quatre juge les livres politiques publiés pour la campagne propres à soutenir l'activité. Les plus utiles sont les programmes et les documents sur les coulisses du pouvoir, et dans une moindre mesure les pamphlets. Les ouvrages d'analyse séduisent dans le 1er et le 2e niveau.

(1) Enquête réalisée en janvier auprès d'un large échantillon représentatif des librairies générales de 1er niveau, des librairies de 2e niveau, des grandes surfaces culturelles, des hypermarchés, des clubs via détaillants et des grands magasins.

13.02 2015

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