Les dix pôles éditoriaux les plus productifs ont pris leur part de l'augmentation du nombre de titres en 2011, à 64 347 nouveautés et nouvelles éditions (+ 2,1 %). Comme en 2010, ils ont assuré 36,2 % de la production globale. Ce « club » longtemps immuable s'est ouvert au groupe de BD Delcourt, au sein duquel Soleil est venu renforcer les éditions Delcourt et Tonkam, repoussant Bayard en 10e position et chassant Actes Sud, désormais 11e devant Glénat et les Presses universitaires de France (Puf). La production a augmenté pour L'Harmattan, Média-Participations et dans une moindre mesure Hachette Livre, quand elle a baissé chez Editis (du fait de la cession de De Boeck) et Gallimard, et qu'elle est restée stable ailleurs.
La hausse de la production l'an dernier s'explique avant tout par l'élargissement du bassin d'éditeurs. 4 460 (+ 2,8 %) ont publié au moins un titre en 2011 : un record. Ils n'étaient que 3 248 dix ans plus tôt, et même 2 622 en 1997. Apparaissant comme un corollaire de la concentration éditoriale, et facilitée par les révolutions technologiques, cette dispersion se traduit par un très léger tassement du nombre moyen de titres par éditeur (14,4, contre 14,5 un an plus tôt). La production médiane se situe à seulement 3 titres, c'est-à-dire que la moitié des éditeurs de 2011 n'ont publié cette année-là que 3 titres ou moins.
Parmi les éditeurs les plus productifs, la plupart des spécialistes du poche ont au moins stabilisé et le plus souvent resserré le nombre de leurs nouveautés. La tendance est plutôt à la hausse chez les principaux éditeurs de guides de voyage (à l'exception d'Hachette, stable) et dans les grandes maisons universitaires (sauf les Puf). Dans le pratique, la jeunesse, la bande dessinée ou le manga, on trouve généralement autant d'éditeurs qui ont développé leur production que d'éditeurs qui l'ont diminuée.