Biographie/France 10 octobre Arnaud Ardoin

C'était une figure. D'aventurière bien sûr. Née Hélène de Creyssac quelque part en Pologne en 1924, morte Hélène Martini à Paris, 92 ans plus tard. Entre-temps, ce qu'il est convenu d'appeler une vie bien remplie : de cabarets, de théâtres, de night-clubs, de danseuses, de néons et d'une Rolls-Royce. Une vie remplie surtout de nuit et de secrets. Mariée après-guerre à un riche et mystérieux syrien qui se faisait surnommer « le Libanais », elle consolida après sa mort l'empire que son défunt mari avait commencé à se constituer, essentiellement dans le quartier de Pigalle. Elle était là, à mi-chemin entre le Bob le flambeur de Melville et un personnage de Modiano. Elle savait tout et ne dit jamais rien si ce n'est des sottises destinées à alimenter sa légende pour la presse mondaine.

Dans Et si le parrain était une femme (à noter l'absence de point d'interrogation), le journaliste Arnaud Ardouin, dissipant cette légende, part sur ses traces. Ce n'est pas une mince affaire. Il ouvre des portes et des courriers et finit par dresser le portrait d'une femme qui vit se dresser contre elle la pègre et le Milieu et ne baissa jamais la tête ni ne la perdit. A l'arrivée, la Reine est nue, sa légende plus grande encore.

Arnaud Ardoin
Et si le parrain était une femme : Vie et destin d'Hélène Martini
Seuil
Tirage: 4 500 ex.
Prix: 18 euros ; 256 p.
ISBN: 9782021418996

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