La ville de Tokyo veut interdire les mangas représentant des scènes de sexe

Une librairie spécialisée dans le quartier d'Akihabara à Tokyo

La ville de Tokyo veut interdire les mangas représentant des scènes de sexe

La décision municipale provoque la colère des auteurs et des éditeurs, qui menacent de ne pas participer au salon annuel Tokyo Anime Fair.

Par Vincy Thomas
avec vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 21h00

La municipalité de Tokyo a voté ce mercredi 15 décembre une réglementation limitant aux plus de 18 ans les mangas et animations où sont représentées des scènes de sexe jugées trop violentes, une décision à laquelle s'opposent nombre d'auteurs et éditeurs.

Réunis en assemblée plénière, les élus de la capitale nippone ont demandé aux maisons d'édition et producteurs de mieux contrôler la vente et la location de mangas et dessins animés où figurent notamment des incestes, des viols, des actes sexuels avec des enfants ou autres scènes jugées exagérément obscènes.

Le texte entrera en application en deux temps courant 2011.

La municipalité prévoit en outre de désigner elle-même les oeuvres dont la vente sera interdite au jeune public, tout en promettant de tenir compte de la valeur artistique.

La semaine dernière, dix des principales maisons d'édition nippones, dont Kodansha, Shueisha ou encore Kadokawa, qui s'opposent à ces restrictions, ont publié un communiqué commun menaçant de ne pas participer au salon annuel Tokyo Anime Fair, vecteur de promotion internationale de l'animation nippone.

D'illustres mangaka (dessinateurs de mangas) s'insurgent aussi contre les nouvelles dispositions qui, selon eux, sont sujettes à caution et risquent de limiter la liberté d'expression par une application subjective du texte.

Une proposition proche des dispositions adoptées avait été soumise à l'assemblée municipale de Tokyo en mars dernier, mais elle avait été rejetée durant l'été du fait de l'opposition des acteurs du secteur et des membres du Parti Démocrate du Japon (PDJ). Les élus municipaux de cette formation de centre gauche, présidée par le Premier ministre Naoto Kan, ont changé d'avis entre-temps, permettant ainsi l'adoption du texte.

La violence et le sexe présents dans certains mangas, dont des scènes perçues comme pédo-pornographiques, révulsent des organismes internationaux de protection des mineurs ; la loi japonaise en la matière écarte les mangas et autres dessins du champ des images pédophiles dont la diffusion est prohibée.
15.04 2015

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