"Nous en sommes encore au premier stade du développement de l’autoédition, surtout en France, quand on sait combien de manuscrits dorment toujours dans les tiroirs. Pour nous, ce programme s’inscrit dans une vision à long terme", explique Eric Bergaglia. Responsable pour le bassin francophone de Kindle Direct Publishing (KDP), le programme d’autoédition d’Amazon, il est seul, avec une stagiaire, pour s’occuper d’un catalogue de "plusieurs centaines de milliers de titres en français", et suit personnellement une soixantaine d’auteurs.

"Aujourd’hui, 35 à 40 des livres de notre Top 100 viennent d’auteurs autoédités, contre 30 à 35 il y a deux ans", indique le responsable de KDP. La part dans l’ensemble des ventes de livres numériques n’est pas précisée. Chez Kobo, le programme équivalent représente 12 à 18 % des ventes en volumes selon les pays.

L’échelle des best-sellers dans KDP reste moins haute que celle du livre imprimé. "De plus en plus d’auteurs passent les 20 000 lecteurs, et de plus en plus vite. L’an dernier, une dizaine d’auteurs KDP Select ont touché l’équivalent d’un smic par mois", estime Eric Bergaglia. Ils maîtrisent de mieux en mieux les outils de promotion et de marketing mis à leur disposition par Amazon, qui étend sa palette de services. "Plus d’une dizaine d’auteurs français ont déjà été traduits via notre programme Amazon Crossing", se félicite le responsable de KDP. Le premier livre d’Aurélie Valognes, Mémé dans les orties, a ainsi 120 000 lecteurs aux Etats-Unis, soit plus qu’en France selon son auteure. Le sourire au clair de lune de Julien Aranda et Klimax de Lionel Camy, un roman et un thriller publiés dans KDP, sont les deux premiers titres repris par la branche française d’Amazon Publishing, la marque éditoriale du groupe. "Une vingtaine d’auteurs KDP ont aussi été ou seront publiés par des éditeurs traditionnels, dont nous sommes complémentaires. On peut imaginer ce qui serait le modèle de demain, où l’auteur conserve ses droits numériques pour KDP Select et passe chez un éditeur pour la version papier de ses livres", envisage Eric Bergaglia.

Les dernières
actualités