Jeudi 8 octobre 2009, l'Académie suédoise a remis le prix Nobel de littérature à l'écrivaine allemande Herta Müller, « qui avec la concentration de la poésie et l'objectivé de la prose dessine les paysages de l'abandon ».

Née le 17 août 1953 en Roumanie, elle s'opposera continuellement au régime dictatorial de Ceauscescu et refusera de collaborer avec la police secrète roumaine. Son premier ouvrage, un recueil de nouvelles, Niederungen, est publié en 1982 et aussitôt censuré.

Parmi ses 19 romans et recueils, seuls 3 ont été traduits en français. L'homme est un grand faisan sur terre, traduit par Nicole Bary, a été publié par Maren Sell en 1988. Gallimard l'a réédité en 1990. Traduits par Claire de Oliveira, Le renard était déjà le chasseur, est paru au Seuil en 1997 et La convocation fut édité par Métailié en 2001.

Selon le communiqué de l'Académie, «les romans - Le renard était déjà le chasseur, Herztier et La convocation - donnent avec leurs détails ciselés une image de la vie quotidienne dans une dictature pétrifiée.»

Avec ce prix, l'Académie continue d'être centrée sur la littérature européenne, de snober la poésie ou de grands auteurs comme Philip Roth, Haruki Murakami ou Joyce Carol Oates. Mais en décernant son prix à une femme - la douzième en cent deux récompenses - les "Nobels" féminisent un peu plus leur palmarès, après Elfried Jelinek en 2004 et Doris Lessing en 2007. Müller est le septième écrivain allemand (et le douzième germanophone) à recevoir ce prix - dix ans après Günter Grass.