La décision du gouvernement grec de fermer le Centre national du livre (Ekebi en grec) après 19 ans d'existence et de centraliser la politique du livre au ministère de la Culture provoque l'indignation dans les milieux culturels du pays.
Une pétition de protestation circule parmi les auteurs, éditeurs et intellectuels, tandis que l'Union du livre, qui représente le secteur, a vu dans l'annonce ministérielle la preuve du
«total manque d'intérêt de l'Etat pour la culture et l'éducation».Directrice remerciée du Centre, Catherine Velissaris déplore
«un vaste mouvement jacobin de recentralisation de toutes les politiques vers les ministères», réputés pour leurs lourdeurs bureaucratiques et leur clientélisme.
«Nous sommes inquiets du sort de beaucoup d'autres manifestations emblématiques, ajoute Catherine Velissaris,
comme le Festival d'Athènes qui est sans directeur depuis plusieurs mois, ou la Foire internationale du livre de Salonique, que nous avons programmée en avril prochain avec la Grande-Bretagne comme invitée d'honneur.»
«L'Ekebi coûte peu à l'Etat et lui rapporte beaucoup», ont de leur côté mis en avant ses 35 employés, la plupart en contrats précaires et ayant accumulé des mois de salaires impayés. Pour 2012, le budget, réduit au minimum, était de 1,5 million d'euros, dont plus de la moitié issue de fonds européens.
Avec un site internet devenu incontournable (
Ekebi.gr), sa palette d'outils professionnels à l'intention des acteurs du livre, l'organisation d'actions ciblées vers le public jeune et ses différentes manifestations autour du livre et de la lecture, le Centre national du livre peut se prévaloir d'avoir élargi, notamment à l'étranger, la diffusion des lettres grecques, relayant le dynamisme d'un secteur pourtant handicapé par sa petite taille et sa langue rare.
Le tollé général que provoque la menace de fermeture d'Ekebi fera-t-il réagir le ministre de la Culture Costas Tzavara?
«Nous ferons tout notre possible en tout cas pour maintenir les équipes et sauvegarder les services d'Ekebi, plus que jamais nécessaires par temps de crise» affirme Catherine Velissaris.