Pour sa 75^e édition, le Festival d’Avignon (5-25 juillet) se souvient de l’avenir. Le fil conducteur de la manifestation donne lieu le 13 juillet à un dialogue entre le sociologue et philosophe Edgar Morin et le journaliste Nicolas Truong, en compagnie d’invités comme Christiane Taubira ou l’artiste Judith Chemla. Le festival honore aussi le passé et rend hommage à son fondateur Jean Vilar, décédé en 1971, à travers plusieurs actions comme l’exposition Côté jardin - Jean Vilar et Avignon ou la diffusion du documentaire de Sandra Paugam Jean Vilar, la révolution du théâtre populaire. 

14 livres au cœur de la programmation

Quatorze représentations, dont les textes sont disponibles en librairie, sont programmées. Parmi elles, quelques classiques. Le prodigieux Tiago Rodriguez donne une nouvelle voix à La Cerisaie d’Anton Tchekhov (Actes Sud), Maguy Marin s’inspire du chef d’œuvre de littérature antique La guerre du Péloponnèse de Thucydide, dont la dernière édition a été publiée aux Belles lettres, pour Y aller voir de plus près. Les artistes du Nouveau théâtre populaire réunissent Le tartuffe, Dom Juan et Psyché de Molière (publiés chez Flammarion) dans Le ciel, la nuit et la fête. Madeleine Louarn et Jean-François Auguste s’inspirent librement des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift pour Gulliver, le dernier voyage. Pantelis Dentakis met en scène La petite dans la forêt profonde de Philippe Minyana (L’Arche éditeur), un récit tiré des Métamorphoses d’Ovide.
 

Avec Hamlet à l’impératif publié chez Actes Sud, le directeur du festival Olivier Py propose une série de dialogues entre le personnage de William Shakespeare et les grands penseurs qui se sont emparés de lui dans la littérature, la psychanalyse ou la science. L’œuvre sera présentée sous la forme d’un feuilleton théâtral de dix épisodes. En s’inspirant de l’œuvre de Heinrich von Kleist, la metteuse en scène Laëtitia Guédon et l’autrice Marie Dilasser réinventent Penthélisée, reine des Amazones, lors de sa rencontre avec Achille sur le champ de bataille avec Penthélisé-e-s (Amazonomania), dont le texte est publié aux Solitaires intempestifs. 

Inspiré du documentaire Braguino de Clément Cogitore, Kingdom d’Anne-Cécile Vandalem (Actes Sud) observe trois décennies d’une histoire familiale et explore les grands échecs de l’humanité. A partir d’une histoire d’héritage, Baptiste Amann interroge le monde extérieur et l’histoire de France avec Des territoires dont les trois volumes (Nous sifflerons la Marseillaise…, D’une prison l’autre… et Et tout sera pardonné ?) sont disponibles chez Théâtre Ouvert. 

Fabrice Murgia met en scène La dernière nuit du monde de Laurent Gaudé (Actes Sud) dans laquelle une société se restructure autour d’un médicament permettant de rester éveillé la nuit afin de travailler pour désengorger le jour. Angélica Liddell rend hommage au toréro andalou Juan Belmonte (1892-1962) avec Liebestod, traduit de l’espagnol par Christilla Vasserot (Solitaires intempestifs). 
 

 

 

 

 

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Frédéric Bélier-Garcia met en scène le monologue Royan, la professeure de français de Marie NDiaye (Gallimard), lauréate du prix Marguerite Yourcenar 2020 pour l’ensemble de son œuvre. Lola Lafon et Chloé Dabert font face au Mur invisible de Marlen Haushofer, traduit de l'allemand par Liselotte Bodo et Jacqueline Chambon (Actes Sud). Enfin, Ahmed Madani explore la force et les questionnements des premières amours avec Incandescences (Actes Sud).