Le poète, libraire et éditeur américain
Lawrence Ferlinghetti est mort le 22 février, à San Francisco, à l'âge de 101 ans. Dans les années 1950, il était un éminent représentant du mouvement littéraire et artistique de la "Beat Generation", au sein de sa librairie et maison d'édition
City Lights, à San Francisco. "
Il a continué à écrire et à publier de nouveaux ouvrages jusqu'à ce qu'il ait 100 ans, et son œuvre lui assure une place dans le canon américain", a salué dans un communiqué l'enseigne.
Né à New York en 1919, Lawrence Ferlinghetti passe une partie de son enfance en France, auprès de sa tante. Avant de repartir aux Etats-Unis, il obtiendra un doctorat à la Sorbonne. Après la Seconde Guerre mondiale à laquelle il participe, il ouvre à San Francisco
City Lights, une librairie
underground. Il y édite des auteurs tels que
Jack Kerouac,
William S. Burroughs,
Charles Bukowski ou
Allen Ginsberg.
Jugé pour obscénité
Pour ce dernier, l'éditeur s'était retrouvé au tribunal pour la publication du poème
Howl. Arrêté en 1957 et jugé pour obscénité lors d'un procès, il sera finalement acquitté. Le procès est joué dans le film
Howl, réalisé par Rob Epstein et Jeffrey Friedman, dans lequel James Franco incarne Ginsberg et Andrew Rogers Ferlinghetti.
En parallèle de son activité d'éditeur, Lawrence Ferlinghetti avait aussi écrit un recueil de poésie, vendu à plus d'un million d'exemplaires,
A Coney Island of the Mind (1958, paru plus tard en France sous le titre d'origine chez maelstrÖm reEvolution). En 2015, paraissent ses carnets de route (1960-2010),
Writing across the landscape, traduits au Seuil en 2019 sous le titre
La vie vagabonde. Il y fait le récit, ponctué de dessins et de poèmes, de ses nombreux voyages, de Cuba à l'Australie en passant par le Belize, Paris ou le Transsibérien, et de ses rencontres marquantes.