Sur le stand français, après qu'une envoyée du bureau de la censure a procédé dès mercredi à un examen titre par titre des ouvrages exposés, les autorités chinoises ont exigé jeudi 25 août au matin du Bureau international de l'édition française (Bief) qu'il en retire trois. Deux de ces titres sont édités par Fayard, Les fils de princes, du sinologue Jean-Luc Domenach, et La Chine au pied du mur, d'Isabelle Attané. Perrin est l'éditeur du troisième, Femmes de dictateur, T.1, de Diane Ducret, écarté au motif qu'un chapitre concerne l'ex-président Mao, cité sur la 4e page de couverture, et bien que le livre figure pourtant depuis 2011 sur le catalogue de son agent pour la Chine et circule depuis cette date chez plusieurs éditeurs du pays.
Une intervention inédite depuis au moins douze ans
D'après le Bief, si les stands étrangers faisaient encore l'objet d'un contrôle très strict des services de censure jusqu'au début des années 2000, cette intervention des autorités chinoises, qui a suscité une vive émotion parmi les éditeurs français, est inédite depuis au moins douze ans.
Sur le stand américain, les services de censure ont procédé de même à un examen détaillé de l'offre des éditeurs "probablement dans la nuit de mercredi à jeudi", estime un responsable du stand. Jeudi, à l'ouverture de la foire, ils ont demandé le retrait d'un ouvrage auto-édité, When Newark had a Chinatown, de Yoland Skeete-Laessig, au motif que figure sur sa couverture une carte de Chine n'incluant ni Taiwan, ni les mers du sud revendiquées par la Chine, jusqu'aux confins des Philippines.
Sur le stand allemand, qui n'a pas été inquiété cette année, on indique que des titres ont dû être retirés les années précédentes des étagères également parce qu'ils contenaient des cartes jugées inadéquates par les autorités chinoises.