Il s'agit d'un essai "pensé comme un coup de griffe à l'égard du personnel politique, en particulier de la droite française, et que l'on peut voir comme son testament politique", explique Sophie Charnavel, directrice éditoriale de Fayard. L'ex-ministre, qui est l'auteur de plusieurs essais politiques dans lesquels il a présenté ses propositions pour la France, s'y réapproprie son idée de primaires à la française, notamment face à la montée de l'extrême-droite. Sa parution est fixée au 23 septembre.
Un homme politique controversé
Né en 1927 à Grasse, dans les Alpes-Maritimes, Charles Pasqua, petit-fils de berger corse, s'est engagé dès l'âge de 16 ans dans la résistance, avant d'adhérer en 1947 au Rassemblement du peuple français. Grand admirateur du général de Gaulle, il a commencé sa carrière dans la société Pernod-Ricard avant d'entrer en politique en 1967 puis devenir tour à tour le mentor de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy.
Ministre de l'Intérieur de 1986 à 1988, puis à nouveau de 1993 à 1995, il a été l'un des personnages les plus populaires à occuper cette fonction, mais aussi l'un des plus controversés, à cause des nombreuses affaires dans lesquelles il a été impliqué, par ses activités au sein de services d'ordre parallèles ou à cause de ses réseaux africains.
Auteur de témoignages et d'essais politiques
Auteur dès 1985 de L'Ardeur nouvelle (Albin Michel), livre de souvenirs autant que de propositions, Charles Pasqua a publié par la suite cinq essais politiques chez Albin Michel. En 2007, il publiait au Seuil Ce que je sais... Volume 1: Les Atrides, 1974-1988, récit de ses années aux côtés de Jacques Chirac, suivi l'année d'après de Ce que je sais... Volume 2: Un magnifique désastre, 1988-1995, sur sa rupture avec Jacques Chirac et son soutien à Edouard Balladur.
Personnage complexe, roi de la formule à la réputation sulfureuse, Charles Pasqua a aussi été l'objet de plusieurs ouvrages. Dans La maison Pasqua (Plon, 2002), Nicolas Beau se penchait sur les problèmes de corruption de l'homme politique, tandis que plusieurs biographies lui ont été consacrées, parmi lesquelles La deuxième vie de Charles Pasqua (Flammarion, 1995), dans lequel le journaliste du Monde Daniel Carton montre l'ancien ministre en élément incontournable des réseaux de droite.