Deux jours de débat, ou plutôt de présentations, bien menées, bien organisées. Une atmosphère conviviale. Un moment étonnant lorsque le si jeune Marc Zuckerberg est arrivé, auréolé de cette réussite presque incroyable, baskets aux pieds, tee shirt kaki, ressemblant au vrai-faux Zuckerberg, celui du film auquel on l’avait définitivement assimilé. Quelques remarques en vrac, qui ne sauraient résumer ces deux jours, qui auront eu le très grand mérite d’exister, de marquer la reconnaissance de l’importance économique, sociale, politique de l’Internet et des interrogations que cela suscite. Sur l’organisation, on peut regretter quelques manques : le premier, étonnant tant il frisait la caricature, fut l’absence des femmes à la tribune. Sur la cinquantaine de personnes qui défilèrent par groupe ou seules en tribune durant les séances plénières, j’ai compté trois femmes. Peut être en ai-je oublié une ou deux. Certainement pas plus. Plus généralement, la société civile, le monde des internautes était absent. Du coup, lorsque Jérémie Zimmermann de la Quadrature du Net, se leva, on aurait cru qu’il les représentait tous. Or son point de vue n’en est qu’un parmi beaucoup d’autres, que l’on n’a pas entendu. Dommage, quand on sait que l’internet brouille les frontières entre usagers et producteurs, que la valeur d’un réseau résulte du nombre de ses utilisateurs, que les communautés d’usagers contribuent à modeler la production sur le Net. Grands absents aussi, les jeunes universitaires ingénieurs férus de nouvelles technologies et prêts à innover : quand on sait à quel point les grandes innovations américaines sont nées dans le milieu académique, on peut le regretter. Les émergents n’étaient pas même représentés ; la Chine, le Brésil manquaient à la réflexion. Certes, le G8 n’est pas le G20, mais la discussion portait sur la gouvernance globale de l’Internet, un Internet qui n’a pas de frontières. Passons ici aux conclusions. Certes générales – l’exercice oblige -, elles constituent une liste à la Prévert dans laquelle on trouve l’affirmation de quelques grands principes, ce qui n’est guère inutile. En attendant la mise en place de de nouvelles conférences – ce qui ne fut pas évoqué - et des structures plus pérennes et plus opérationnelles.