Réunis le 15 novembre à l'hôtel de ville de Rennes pour leur délibération finale, les lycéens ont attribué leur 31
e prix Goncourt à David Diop pour
Frère d'âme (Seuil) et
"sa vision terrible de la Grande guerre", a annoncé la porte-parole du prix, Zoé Albaladejo, élève du lycée Saint-Jacques-de-Compostelle, à Dax.
L'auteur a été élu au 2
e tour, par 5 voix, devant les romans d'Inès Bayard (
Le malheur du bas, Albin Michel) et d'Adeline Dieudonné (
La vraie vie, l'Iconoclaste). Cette dernière vient d'être distinguée par le
Renaudot des lycéens 2018.
Choix Goncourt de l'Orient, récompensé par le prix Patrimoines 2018,
Frère d’âme livre l’âpre récit d’un jeune tirailleur sénégalais précipité dans la violence de la Grande Guerre.
"Un monologue glaçant de poésie et de vérité. […]
Impossible d’en sortir indemne. Impossible de ne pas être lacéré par des cicatrices", écrit Kerenn Elkaïm dans sa
critique pour Livres Hebdo.
Après un premier tirage à 7 000 exemplaires,
Frère d’âme est actuellement en réimpression. Il s’agit du deuxième roman de l’auteur après
1889, l’Attraction universelle (L’Harmattan, 2012). Né en 1966 à Paris, David Diop a grandi au Sénégal et étudié en France. Il est aujourd’hui maître de conférences en littérature à l’université de Pau et l’auteur de
Rhétorique nègre au XVIIIe siècle (Classiques Garnier, 2018), sur la représentation de l’Africain à travers l’analyse des récits de voyage de l’époque et des textes abolitionnistes.
La remise du prix devait avoir lieu jeudi à 18h30, à l’Elysée, en présence du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, et du ministre de la Culture, Franck Riester.
L’année dernière, le Goncourt des lycéens avait récompensé Alice Zeniter pour
L'art de perdre (Flammarion).