Avec 870000 dollars destinés à « l’acquisition de livre de littérature jeunesse édités au Québec pour les élèves du primaire et du secondaire », l’édition de jeunesse québécoise est la principale bénéficiaire de cette mesure. 450000 dollars sont par ailleurs prévus pour aider les librairies agréées, 250000 pour financer « divers projets et activités » au sein du secteur du livre, 300000 pour « soutenir les éditeurs dans l’exportation de titres québécois » et 100000 pour « appuyer la présence québécoise à la foire du livre de Francfort en 2020, où le Canada sera à l’honneur ».
Mesures récurrentes
Dans l’édition québécoise, l’annonce de l’aide, qui sera mise en œuvre par la Société de développement des entreprises culturelles (Sodec), a suscité des réactions modérément enthousiastes. Tout en indiquant qu’elle « accueille favorablement » les mesures gouvernementales, l’Association nationale des éditeurs de livres (Anel) souligne, dans un communiqué en date du 15 novembre, « que ces investissements à la pièce ne règleront pas à long terme la fragilité du milieu de l’édition québécoise ». Celle-ci « a besoin de mesures récurrentes lui assurant une plus grande stabilité », précise sa présidente, Nicole Saint-Jean, la présidente des éditions Guy Saint-Jean.
Les réticences des éditeurs interviennent alors qu’a été divulguée, peu avant le Salon du livre de Montréal, l’information selon laquelle la Sodec a été conduite à verser au cours de l’année écoulée plus d’un million de dollars canadiens de subventions au groupe Renaud-Bray, qui réalise avec 46 succursales Renaud-Bray et Archambault plus de 35% des ventes de livres au Québec. Une information largement commentée dans les allées du salon, où elle alimente un mécontentement à l’égard de la Sodec parmi les éditeurs et chez les libraires indépendants.