La médiathèque de Roubaix a rouvert ses portes le 8 septembre, entièrement transfigurée et rebaptisée la Grand-Plage. Innovant lors de sa création en 1979 avec son organisation sur quatre niveaux autour d’un patio central, l’équipement, surnommé à l’époque le "petit Beaubourg roubaisien", avait pris un sérieux coup de vieux. Après un an de travaux, la métamorphose est totale, surtout au rez-de-chaussée : les cloisons ont été abattues pour investir la totalité des 1 200 m2 qui entourent le patio. Le visiteur y trouvent un vrai café, les collections de BD, des postes informatiques, le fonds local, une salle de spectacle. Dans les étages, les collections ont également été redéployées.
Ces travaux, d’un montant de 3,8 millions d’euros auxquels s’ajoutent 800 000 euros pour l’infrastructure informatique, s’inscrivent dans le projet de Bibliothèque numérique de référence, label que l’établissement a obtenu en 2012. Le programme prévoyait la modernisation du portail Internet, conçu comme "une bibliothèque à la maison", très interactif, la rénovation des locaux, et l’élargissement des horaires d’ouverture hebdomadaire. Avec cinquante heures d’ouverture, du mardi au samedi, la Grand-Plage maintenant fait partie des bibliothèques municipales les plus largement ouvertes en France. Un beau symbole pour cette ville qui compte parmi les communes les plus pauvres, aux moyens financiers limités. La nouvelle grille horaire résulte d’une enquête menée auprès de quatre groupes d’usagers : enfants et familles ; scolaires, lycéens et étudiants ; demandeurs d’emploi et actifs ; seniors. "Nous avons constaté une forte demande pour des horaires plus lisibles et élargis, mais pas de réelle attente pour l’ouverture dominicale, ni pour une nocturne ", explique Esther de Climmer, directrice de la Grand-Plage. Cette extension s’est faite à effectif constant, sans recours à des vacataires, grâce à une réorganisation du travail, qui a un impact, notamment par l’automatisation des prêts et retours.
Depuis la réouverture, la bibliothèque reçoit en moyenne 1 200 visiteurs par jour. Mais le taux d’inscrits reste faible, à 11 % de la population. Cette ville de près de 95 000 habitants souffre de n’avoir qu’une seule bibliothèque. "Il existe à Roubaix une forte logique de quartiers, souligne la directrice. Nous attirons les gens du centre-ville. Sans annexes, nous aurons du mal à faire mieux. "
Véronique Heurtematte
