Avec une centaine d'intervenants - dont une quarantaine éditeurs (sauf Flammarion, bloqué à Paris pour cause de grève dans les aéroports) -, le marché lié au Forum international cinéma et littérature de Monaco a rempli sa mission. Après avoir consolidé sa position dans le secteur - des représentants de studios américains et de TF1 sont venus -, la manifestation va devoir désormais définir son orientation stratégique : rester un événement facilitant les rapports professionnels ou grossir, quitte à perdre en efficacité.

Débats de fond et personnalités pour la forme

Placée sous la présidence de Patricia MacDonald, l'événement a misé sur son ouverture vers les lycées et la venue de personnalités du cinéma et de la littérature : Guillaume Canet, Jean-Christophe Grangé, Sylvie Testud, Régine Deforges, Claude Miller, Guillaume Musso (qui a dédicacé durant une heure). La nouvelle génération d'écrivains - Karine Tuil, Amanda Sthers, David Foenkinos... - évoquait sa propre expérience et son travail de collaboration avec producteurs et réalisateurs.

Il n'a jamais été aussi complexe d'adapter des livres au cinéma. Malgré de bons chiffres - ceux du box office et des ventes en librairie -, l'absence d'harmonisation des droits d'auteur et des règles juridiques, l'inflation des budgets de production, la montée en puissance des coproductions transnationales sont autant d'obstacles à la concrétisation des projets : sur dix options prises sur des livres, seules deux ou trois deviennent des films.

Série de prix pour des films adaptés et des livres adaptables

Le palmarès a couronné Ne le dis à personne (d'après le roman de Harlan Coben chez Pocket, meilleur producteur d'une adaptation littéraire), Guillaume Laurant (meilleur scénariste d'adaptation littéraire), Mademoiselle Gigi (d'après Gigi de Colette, meilleure adaptation littéraire pour la télévision) et Ensemble, c'est tout (d'après le roman d'Anna Gavalda chez J'ai lu, meilleure adaptation littéraire au cinéma).

Muchacho d'Emmanuel Lepage (Dupuis) a reçu le prix de la meilleure bande dessinée adaptable et Le grand soir de François Dupeyron (Actes Sud), celui du meilleur roman adaptable. Le récipiendaire avoue qu'en France son « livre n'est pas adaptable ; il faut des moyens trop importants pour un sujet, La Commune , très français ».

Il était difficile d’évaluer l'impact de ce forum jusqu'à présent. Cependant, la mise en production cet été de Et après , d'après un roman de Guillaume Musso, prix du meilleur roman adaptable en 2004, ou encore la signature de plusieurs contrats démontrent que Monaco prend doucement sa place, entre Francfort et Cannes.