Etude

Le livre numérique de plus en plus mondialisé

© O. Dion

Le livre numérique de plus en plus mondialisé

L’édition 2014 de l’étude comparative annuelle Global eBook, sur le marché du livre numérique dans le monde, fait apparaître la diversification des modes de consommation de livres sur Internet.

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Par François Oulac
Créé le 11.04.2014 à 19h18

Le livre numérique se mondialise de plus en plus et ses modes de consommation connaissent une diversification croissante, souligne l’édition 2014 de l’étude comparative annuelle Global eBook, réalisée par le consultant spécialisé Rüdiger Wischenbart.

D’après l’étude, “les marchés ne sont plus isolés, à mesure que les auteurs et les sujets, les plateformes de distribution et les maisons d’édition sont de plus en plus interconnectés”. En 2014, selon les données rassemblées par Rüdiger Wischenbart, les Etats-Unis restent le premier marché mondial du livre, avec 26% de l’activité, devant la Chine (12%), l’Allemagne (8%), le Japon (7%), la France (4%) et le Royaume-Uni (3%).

Le numérique commence à compenser le déclin du papier

Le marché du livre imprimé est en déclin Europe et aux Etats-Unis, tandis que le numérique est en plein essor, “à un rythme très différent selon les pays”, remarque l’étude, qui souligne également que “la vente en ligne est devenue le circuit de vente le plus dynamique”.

En Europe continentale, les mutations du marché entraînées par le numérique n’en sont qu'à leurs débuts. Dès lors, selon Rüdiger Wischenbart, “les pertes du livre imprimé n’ont pas encore été compensées par les bénéfices du numérique”. Les évolutions sont plus avancées au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, où le livre numérique représente déjà un tiers des revenus de l’industrie du livre. Au Royaume-Uni, “au moins en 2012”, les revenus du numérique ont déjà commencé à compenser les pertes du livre imprimé.

Domination du “Big Five”

L’étude identifie cinq groupes mondiaux, qui sont aussi les cinq leaders de l’édition généraliste aux Etats-Unis, dominant le marché mondial du numérique: Penguin Random House (Allemagne/Grande-Bretagne), Hachette (France), HarperCollins (Royaume-Uni/Etats-Unis/Australie), Simon & Schuster (Etats-Unis) et Macmillan (Allemagne). “Mais même les plus grands groupes d’édition sont des nains par rapport aux plateformes Internet qui contrôlent l’accès direct aux utilisateurs”, remarque Rüdiger Wischenbart: Amazon, Facebook, Apple, Google...

L’enquête s’intéresse également aux plateformes de lecture numérique. Le site Goodreads, racheté par Amazon en mars 2013, est le leader du secteur avec 25 millions de membres s’échangeant des avis de lecture, 750 millions de livres recensés et 29 millions de critiques rédigées.

Depuis 2013, sur le modèle de Spotify pour la musique ou Netflix pour la vidéo, de nouvelles formes d’exploitation du livre numérique prennent leur essor, combinant dimension communautaire et abonnement (ou location, ou lecture en streaming). L’auteur prend pour exemple le site américain Oyster, qui propose un accès illimité à un large catalogue pour environ 10 dollars par mois. Un modèle reproduit en Allemagne avec Readify ou en France avec Youboox.

Décolage “en douceur” en France

Le marché du livre en France est globalement en “déclin lent mais continu”, selon l’enquête, qui évalue cette chute entre 1% et 2% en 2013. Le livre numérique y connaît un décollage “en douceur”, représentant une part de marché s’élevant entre 1,5% et 3% (contre 13% aux Etats-Unis et 11,5% au Royaume-Uni).

“L’un des défis évoqué par de nombreux [acteurs de l’industrie] est que les ventes numériques surviennent dans un intervalle très réduit correspondant à des campagnes promotionnelles consistant pour l’essentiel en une baisse de prix pendant une période limitée. C’est une leçon difficile pour tous les acteurs du marché du livre, qui considèrent fondamentalement que les livres sont spéciaux et requièrent une stricte régulation des prix de vente”, pointe Rüdiger Wischenbart.
11.04 2014

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