"Dans ce contexte, la librairie se maintient, le commerce en ligne progresse mais la grande distribution s'écroule", note encore l'association. La librairie représente 73% des ventes (contre 79% en 2007), et le numérique désormais 5% du marché italien.
L'édition italienne s'est renforcée cependant à l'international, avec une croissance de 3,8% en 2016, et une plus grande capacité à proposer et à vendre les droits de ses auteurs sur les marchés étrangers (6 565 titres ont été cédés, soit + 11% en 2016), en jeunesse et en littérature. Elle progresse aussi dans le domaine des coéditions internationales, surtout dans les secteurs des livres d'art et des livres pour enfants (76% des titres coédités à eux deux).
62 573 nouveautés
66 000 titres ont été publiés en 2016 (contre 65 000 en 2015), dont 62 573 nouveautés. La part de la fiction reste stable : + 0,3% (y compris les titres pour les jeunes adultes), le pratique est en hausse (+ 3,9%) et les livres pour la jeunesse sont en recul (- 4,5%) pour la première fois. Parallèlement, la production d'e-books augmente de 29,6% avec 81 035 titres (contre 62 544 en 2015) pour un chiffre d'affaires de 63 millions d'euros (+ 13,9%). La part des auteurs italiens sur le marché de la péninsule est aussi en forte croissance : les traductions d'une langue étrangère représentent désormais 11,8% de la production totale, contre 17,6% en 2015 et 24% en 2002.
L'édition italienne affronte cependant, note l'association, une vraie désaffection de la lecture qui perd chaque année des lecteurs : - 3,1% en 2016. A 40,5%, c'est le pays avec le plus faible pourcentage de lecteurs, derrière l'Espagne (62,2%), l'Allemagne (68,7%), les Etats-Unis (73%), le Canada (83%), la France (84%) et la Norvège (90%).
Endiguer la chute des lecteurs
"La route est encore longue et nous devons beaucoup travailler pour récupérer les niveaux d'avant la crise. Par endiguer la chute des lecteurs (- 10% avec la crise), les éditeurs doivent se concentrer sur l'instruction et travailler à grande échelle avec les institutions. La lecture des parents est décisive : 65% des enfants dont les parents sont lecteurs lisent tandis que seulement 27% quand les parents ne sont pas lecteurs", a commenté Ricardo Franco Levi, président de l'AIE, ajoutant : "Il faut défendre les diminutions fiscales pour les livres, le projet #ioleggoperché, du 22 au 29 octobre, qui a pour objectif d'augmenter les bibliothèques scolaires, et réintroduire le livre dans le quotidien des enfants, demander à l'école de l'inclure dans des projets éducatifs et par là d'éduquer au plaisir des livres et de la lecture".
Au 9 septembre 2017, le marché italien affiche les mêmes tendances : un chiffre d'affaire de 737,611 millions d'euros en valeur (+ 1% ) et 54 millions en volume (- 1,3%). Les signes positifs sont la hausse de la fiction (+ 1,4%), et la reprise des livres pour la jeunesse (+ 10,7%, hors jeunes adultes).