Pour tenter d'éteindre la polémique grandissante à propos de la disponibilité des manuels de seconde, le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a organisé une conférence de presse mardi 24 août au matin en y conviant les éditeurs scolaires qui sont venus avec leurs ouvrages.

“Les enseignants vont recevoir dès mercredi les livres”, a assuré Sylvie Marcé, vice-présidente du Syndicat national de l'édition (SNE) et PDG de Belin.

“Une première impression très large a été faite, mais il est possible que nous soyons en rupture si tel ou tel ouvrage” fait l'objet d'une demande plus importante que prévue, a-t-elle ajouté.

En réponse aux inquiétudes des associations de parents d'élèves sur l'indisponibilité des manuels de seconde à la rentrée, le ministre s'était défaussé sur les éditeurs, qui “ont eu tous les éléments nécessaires pour travailler au plus tôt”, affirmait-il au Journal du dimanche.

“Je voudrais rassurer les familles : professeurs et élèves disposeront des ressources pédagogiques”, a nuancé le ministre lors de la conférence de presse.

Les nouveaux programmes de seconde sont parus tardivement cette année à la suite de la réforme des lycées, a pour sa part rappelé Sylvie Marcé, soulignant que le calendrier habituel avait été bouleversé, mais que les éditeurs avaient néanmoins réussi à publier 67 nouveautés pour les classes de seconde de l'enseignement général et technologique.

Les régions à la rescousse?

Quant au financement desdits manuels, Luc Chatel a rappelé que les Régions “ont mis en place des politiques d'achat des manuels (...) qui prennent en charge de 60 à 65 euros jusqu'à la totalité de la collection”, évaluée à environ 220 euros en moyenne.

“Le reste, qui doit être à la charge des familles, reste un investissement puisque la collection des manuels est revendue en fin d'année”, a-t-il estimé. En juin, le ministre avait répondu aux présidents de Régions sollicitant l'aide de l'Etat pour faire face à cette dépense qu'elles n'avaient aucune obligation de s'en charger.

Dans un communiqué publié en fin de journée le 24 août, Jean-Paul Huchon, président de la Région Ile-de-France, et Henriette Zoughebi, vice-présidente chargée des lycées, redemandent “au gouvernement d'assumer les conséquences financières de ses décisions unilatérales sur la réforme des lycées et de participer au financement des manuels scolaires”.

L'Ile-de-France représente environ 40% des effectifs lycéens, et estime le coût de remplacement des manuels à une vingtaine de millions d'euros.