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Le monde du livre réagit à la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture

Rachida Dati, nommée ministre de la Culture - Photo Amaury Cornu/AFP

Le monde du livre réagit à la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture

La nomination surprise de Rachida Dati, jeudi 11 janvier au poste de ministre de la Culture, suscite de nombreuses réactions de la part des acteurs du monde du livre. 

Par La rédaction de Livres Hebdo 
Créé le 12.01.2024 à 13h45 ,
Mis à jour le 16.05.2024 à 09h44

« Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, on ne peut pas douter de sa capacité à amener la culture vers des gens qui en sont éloignés », a annoncé Gabriel Attal, nouveau premier ministre, jeudi 11 janvier au soir sur TF1 peu après l'annonce de la nomination de Rachida Dati comme ministre de la Culture. Anciens ministres de la Culture comme personnalités du monde du livre n'ont pas manqué de réagir à cette nomination surprise. 

 

  • Vincent Montagne, président du Syndicat national de l'édition : « J’adresse la bienvenue à la nouvelle ministre de la culture avec laquelle nous allons travailler dans les prochains mois sur des enjeux essentiels pour l’édition : le bouleversement qu’induit l’arrivée de l’intelligence artificielle générative et le maintien des grands équilibres du secteur. »

 

  • « Insolite ». Sur son compte Instagram, Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018 pour Les enfants après eux, dont les réactions sont d'ordinaire nombreuses et développées, s'est contenté d'un très bref commentaire. En dessous de la publication, la scénariste Loo Hui Phang a ironisé « Encore un coup du Gorafi », en référence au média parodique.

 

  • Hervé Rony, directeur général de la SCAM (Société civile des auteurs multimédias), déplore sur X (ex-Twitter) l'instabilité du ministère de la Culture, qui a changé de représentant à deux reprises. 
  • Dans le journal Le Monde, plusieurs acteurs ont, eux aussi, dénoncé la valse des ministres de la Culture. « Depuis Nicolas Sarkozy, en dix-sept ans, il y a eu dix titulaires à ce poste, cela fragilise l’action ministérielle », a notamment déploré Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la Culture, sous Jacques Chirac de 2002 à 2004. De son côté, Pascal Rogard, directeur général de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) s'est dit attristé par le départ de Rima Abdul-Malak qu'il salue, et ajoute que  « cette valse (...) témoigne que la culture est une sorte de hochet ». 

    Dans un autre message adressé à l'AFP, Jean-Jacques Aillagon, a dit "regretter" le départ de Rima Abdul Malak, estimant que ce ministère "auquel elle s’est consacrée avec compétence et passion (...) souffre depuis des décennies de la volatilité de ses titulaires". "La question politique c’est de savoir si sa nomination (à Rachida Dati) est un débauchage personnel, puisque qu’elle joue un rôle important au sein de son parti, Les Républicains, ou si son arrivée au gouvernement s'inscrit dans le cadre d’un véritable accord de gouvernement entre la majorité relative actuelle et Les Républicains. Son exclusion de son parti apporte une réponse à cette question", ajoute-t-il. Avant de conclure : "pour la stabilité de notre vie politique, il serait souhaitable qu’on privilégie les pactes de gouvernement aux débauchages individuels qui ne donnent souvent, sur le long terme, que des résultats décevants et de courte portée".

 

  • En direct jeudi 11 janvier sur BFMTV, l'auteur et ancien ministre de la Culture de Nicolas Sarkozy, Frédéric Mitterrand, s'est réjoui de l'arrivée de Rachida Dati : « La choisir, c'est donner un signal assez fort pour aller dans le sens de la réforme », a-t-il déclaré. Le même Frédéric Mitterand qui a déclaré au micro de RTL : « Oui, elle n’y connaît rien mais c’est pas grave. Rachida Dati est capable d’avoir une équipe très forte, avec des gens solides car elle a du caractère et elle travaille beaucoup ». 

 

  • Toujours sur BFMTV, la première ministre de la Culture sous Emmanuel Macron, Roselyne Bachelot, a soutenu la nouvelle nomination : « Rachida Dati, c'est une vraie ministre politique et elle va être écoutée et entendue. C'est un choix qui a du sens dans ce que veut être cette deuxième phase du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron ». « C'est un coup politique parce que c'est une personnalité politique de première grandeur Rachida Dati, elle est la cheffe de l'opposition à Paris, elle était en piste pour mener la campagne de LR aux prochaines élections municipales », a déclaré sur BFMTV Mme Bachelot, ministre de la Culture du premier gouvernement de Jean Castex de juillet 2020 à mai 2022. Saluant « la force politique, la combativité et la pugnacité », de Mme Dati, elle a estimé que Rima Abdul Malak, à laquelle elle succède, était une « technicienne hors pair des dossiers culturels » mais qu'elle « n'avait pas de poids politique ». « Il y a maintenant des politiques qui ne connaissent pas les dossiers mais les dossiers ça s'apprend, et puis il y a les gens comme moi, qui sont à la fois des techniciens et des politiques », a-t-elle affirmé.

 

  • À l'inverse, sur France Inter, le philosophe et essayiste François-Xavier Bellamy entend « l'écœurement des citoyens quand ils entendent des responsables politiques faire le contraire de ce qu'ils ont dit pendant des années (...) ».

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