Les pirates de livres numériques ont en moyenne 29 ans et sont de grands lecteurs et acheteurs de livres imprimés, tandis qu'une grande majorité des livres numériques piratés ne sont consommés qu'une seule fois par le pirate qui les a téléchargés et qui les supprime après lecture, révèle le Portrait des cyber-pirates du livre, réalisé par Mathias Daval (Edysseus Consulting) et Rémi Douine (The Metrics Factory) pour le Motif, Observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France, à partir d'une trentaine d'entretiens avec des pirates.

Cette étude constitue le premier des trois piliers d'“Elabz !”, un laboratoire numérique que le Motif vient de créer et qui a été présenté à la presse mardi 19 octobre. Sa réalisation a été confiée à Mathias Daval et Rémi Douine, sous la responsabilité de Cécile Moscovitz, responsable des études au Motif.

“Ebookz”

Le second pilier d'“ Elabz !”, baptisé “Ebookz” du nom d'une étude sur l'offre illégale de livres numériques publiée il y a un an et complétée et actualisée en juillet dernier, repose sur des tableaux de bord réguliers sur l'offre de livres numériques légale et illégale et la demande “pirate”.

Ces tableaux de bord seront réalisés à partir du suivi d'un échantillon de 165 titres composé des 75 meilleures ventes identifiées par les classements Ipsos/Livres Hebdo, des 75 meilleures ventes de Datalib et des 15 meilleures ventes numériques de Fnac.com.

Pour analyser la demande illégale de livres numériques, l'échantillon fera l'objet d'un suivi sur les moteurs de recherche des sites peer-to-peer, avec une extraction hebdomadaire sur BitTorrent.

Pour l'instant, “sur la base de l'échantillon, nous avons dénombré en moyenne 2 000 à 3 000 téléchargements de tous les fichiers du panel par jour, explique Rémi Douine. Le volume de téléchargements reste en-deçà de ce qu'on aurait pu anticiper. Et la demande sur Internet a la particularité d'être très instable et de varier énormément.”

“ E-mediation”

Intitulé “ E-mediation”, le 3e pilier d'Elabz ! s'intéresse aux façons dont circule l'information sur les livres sur Internet.

La première étude sur Le référencement des livres sur les moteurs de recherche met en évidence que sur Google, Bing et Yahoo!, les plateformes les mieux référencées lorsqu'un internaute effectue une recherche sur un livre sont Wikipedia.org, Amazon.fr et Fnac.com.

Si l'internaute cherche un nom d'auteur, l'encyclopédie en ligne arrive en premier. En revanche, si la recherche est effectuée à partir d'un titre d'ouvrage, les sites de commerce en ligne sont mieux référencés.

Dans le domaine de la BD, lors d'une recherche avec le nom d'auteur, les sites d'information dédiés à la BD arrivent avant les platefomes d'e-commerce.

Les vidéos d'auteurs d'essais et les sites officiels d'auteurs sont eux aussi particulièrement bien référencés. En revanche, Facebook est le grand absent.

“On parle rarement du numérique en termes d'usages, les discours en la matière sont très souvent idéologiques, souligne le président du Motif, Serge Guérin. Avec Elabz !, on commence par poser des questions avant d'y répondre : comment les gens utilisent ces formes que certains qualifient d'illégales et que je qualifie d'informelles ?”

Les études peuvent être consultées sur le site du Motif.