Le grand patron s'est fendu d'un mémo adressé aux 150 000 salariés du groupe, rendu public par le site The Verge, dans lequel Jeff Bezos met en cause le contenu de l'article et appelle chacun à l'informer personnellement s'il rencontrait réellement les pratiques qui y sont décrites.
Après avoir rencontré une centaine de personnes travaillant, ou ayant travaillé pour le géant numérique, les deux journalistes du New York Times Jodi Kantor et David Streitfeld racontent notamment les réunions où il faut démolir les idées des autres, les managers qui incitent leurs équipes à faire des "rapports secrets" sur leurs collègues, les employés qui pleurent à leur bureau, l'implacable compétition interne, les malades qui sont mal notés ou stigmatisés...
Ce que le journal résume en une phrase laconique : "l'entreprise mène une expérience pour voir jusqu'où elle peut pousser ses employés pour les amener à réaliser ses ambitions à elle, toujours plus importantes".
Sans répondre point par point aux accusations portées contre son entreprise, Jeff Bezos joue la carte de la solidarité interne. "Je ne reconnais pas cet Amazon et j’espère sincèrement que vous non plus, écrit-il. Je crois sincèrement que toute personne travaillant dans une entreprise qui serait réellement comme le décrit le New York Times serait folle d’y rester. Je sais que je quitterais une telle entreprise."
Avant de conclure : "Mais, je l’espère, vous ne reconnaissez pas l'entreprise dont parle cet article. Et, je l’espère, vous travaillez dans la bonne humeur avec une équipe de collègues brillants, occupés à inventer l’avenir, et en rigolant de tout ça."
Preuve que le doute subsiste malgré tout, c'est le directeur général adjoint d'Amazon, Jay Carney, qui est monté au créneau sur CBS pour défendre à son tour la compagnie sur l'air de "Amazon ne serait pas un aussi grand succès si elle était vraiment telle que la décrit le New York Times."
Auparavant, des salariés avaient eux-aussi réagi pour défendre Amazon. Ainsi, Nick Ciubotariu, cité par Jeff Bezos, dont la réponse argumentée au New York Times apporte une vision très différente de l'ambiance de travail chez Amazon.