Actes Sud publiera le 27 mai le nouveau livre d'Asli Erdogan,
Requiem pour une ville perdue, initialement programmé le 1er avril. Traduit du truc par Julien Lapeyre de Cabanes, cet ouvrage en douze chapitres évoque plusieurs périodes de la vie de l’auteur. "
Un livre tel un Requiem où l’on trouve la quintessence de l’œuvre d’Asl? Erdo?an, qui parvient une fois encore à transmuer le réel, à imposer au lecteur le sentiment qu’il n’est plus que vibration face à un pays, une ville, et l’exil", explique son éditeur.
Paru en Turquie en 2007, Requiem pour une ville perdue a été enrichi par l'auteure durant les années 2017-2019, quand elle était en exil. Ce texte augmenté a conduit à une version complètement nouvelle pour l'édition française qu'Actes Sud publie en primeur mondiale.
Texte inclassable
Timour Muhidine, directeur de la collection "Letttres turques" chez l'éditeur, explique à Livres Hebdo que ce nouveau livre d'Asli Erdogan, "est un roman certes mais aussi un texte inclassable où s'entremêlent une grande variété de fables et de récits hantés par les thèmes qui occupent la romancière depuis trente ans. Des développements lyriques et poétiques s'imposent comme l'écho de situations vécues en fiction dans La Ville dont la cape est rouge ou dans Le Mandarin miraculeux, des rêveries reprenant la thématique de l'enfermement et de la violence de la condition féminine alternent avec des confessions autobiographiques ("Un Conte pour Galata"), pour former ce tissage de merveilleux contemporain et d'engagement politique sans concession qui est sa marque véritable depuis le milieu des années 2000."
L'écrivaine turque, acquittée des accusations de "
tentative de porter atteinte à l'intégrité de l'Etat" et d'"
appartenance à un groupe terroriste" en février dernier, est toujours sous la menace d'un emprisonnement "
pour avoir écrit et publié quatre articles considérés comme des textes de propagande" même si le tribunal a ordonné l'abandon des poursuites
.
En Turquie, plusieurs écrivains et intellectuels sont toujours emprisonnés. Le parlement turc a approuvé, mardi 14 avril, une loi d’amnistie qui permet la libération de 90000 prisonniers pour éviter la propagation du Covid-19 en milieu carcéral. Mais les détenus condamnés pour trafic de drogue, abus sexuels, meurtre, violences domestiques graves et terrorisme ont été exclus de cette amnistie, tout comme les prisonniers politiques parmi lesquels l'écrivain Ahmet Altan.