Bande dessinée

Si l’éditeur russe Dmitry Yakovlev, en France le week-end dernier pour Livre Paris, parle si bien le français, ce n’est pas grâce à la méthode Assimil mais grâce aux albums de Mœbius. Venu d’un village russe, le directeur de Boomkniga, seule maison spécialisée en bande dessinée du pays, a débuté en 2001 comme libraire à Saint-Pétersbourg. Il a alors 22 ans et découvre la bande dessinée franco-belge grâce à des amis… québécois. "Pour moi, la BD, ce n’était que les super-héros. Un monde s’est ouvert à moi, je me suis mis à chercher des albums, mais nous n’en avions pas, ce n’est pas notre culture." Il traîne donc à la bibliothèque de l’Institut français, apprend la langue et lit David B., "épaté par son langage si visuel".

Après un passage chez l’éditeur jeunesse Samocat, il monte un fanzine et un festival à Saint-Pétersbourg, Boomfest. Créée en 2009 pour éditer du roman graphique, Boomkniga compte 50 titres à son catalogue dont Persepolis de Marjane Satrapi, son best-seller vendu à 9 000 exemplaires en quatre ans, dans un pays où les tirages moyens sont de 3 000 exemplaires. Depuis peu, sur la quinzaine de titres publiés chaque année, un tiers sont des créations donnant naissance à une génération d’auteurs comme Viktoria Lomasko, dont D’autres Russies a paru en français le 2 mars chez The Hoochie Coochie. Anne-Laure Walter

23.03 2018

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