Sylvain Tesson, lors de la remise du prix Renaudot 2019 - Photo Olivier Dion
Le Renaudot 2019 pour Sylvain Tesson
Le jury a récompensé, lundi 4 novembre, Sylvain Tesson, qui n'était pas dans la liste finale du Prix Renaudot. Eric Neuhoff reçoit le Renaudot essai tandis que Jonathan Littel est distingué par le Renaudot poche.
Sylvain Tesson a reçu le prix Renaudot 2019, lundi 4 novembre, pour son roman La panthère des neiges, publié le 10 octobre chez Gallimard. Il succède à Valérie Manteau, récompensée pour Le sillon, publié au Tripode
L'écrivain, dont le nom ne faisait pas partie des finalistes, l'a emporté au 2e tour par 6 voix contre 2 pour La part du fils de Jean Luc Coatalem (Stock) et 2 voix pour Pourquoi tu danses quand tu marches? de Abdourahman A. Waberi (Lattès).
Secrétaire général du prix, Georges-Olivier Châteaureynaud a déclaré : "Les Renaudot se permettent tout, on fait ce qu’on veut. Nous avons un règlement intérieur qui est très souple ce qui nous permet de prendre des contrepieds". L’écrivain a fait savoir que le livre de Sylvain Tesson "planait dans les esprits" depuis la dernière sélection, annoncée le 29 octobre.
Le récit de Sylvain Tesson, accompagné par le photographe Vincent Munier, s'est déjà écoulé à 140000 exemplaires selon l'éditeur.
Dans ce "fort beau livre", congratule Jean-Claude Perrier dans sa critique pour Livres Hebdo, l'écrivain-aventurier part en quête de la panthère des neiges, animal mythique dont seuls 5000 spécimens sont encore vivants sur la planète. Accompagné de trois camarades d'expédition, il traversera les hauts plateaux tibétains, Qhingai, Chang Tang, et se rendra jusqu'aux sources du haut Mékong pour trouver la bête de légende.
Venu chez Drouant, Sylvain Tesson, étonné, a "débarqué comme une panthère" pour remercier le jury, "une bande de copains". A propos de son livre, il a précisé qu’il n’avait aucun message à "délivrer". "Je ne roule pour aucune cause, (…) je dis simplement qu’il y a quelque chose qui s’appelle le monde qui est autour de nous, la nature, c’est beau. Il faut la regarder, ouvrir l’œil, et cesser de rêver de chimères."
Eric Neuhoff, lauréat du Renaudot Essai 2019- Photo OLIVIER DION
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Renaudot Essai
(Très) cher cinéma français d'Eric Neuhoff (Albin Michel) a été récompensé par le Renaudot essai.
L'auteur y livre un portrait sans concession du cinéma français actuel. Réalisateurs, acteurs, interprofession, nombreux sont ceux soumis à sa critique acérée. Nostalgique du cinéma français des années 1960 et 1970, il déplore que celui d'aujourd'hui ne fasse plus rêver.
Dans sa critique parue dans Livres Hebdo le 30 août, Olivier Mony voit une flânerie amoureuse sous ses dehors acerbes: "Hormis Desplechin, tout le monde en prend pour son grade avec une férocité et un humour de bon aloi. Mais que l'on ne s'y trompe pas, c'est un récit de deuil - et élégant en plus - dont il s'agit ici. Neuhoff a le regret qui dure."
Créé en 1926, le prix Théophraste Renaudot récompense depuis 2001 un essai. Le lauréat succède à Olivia de Lamberterie distinguée pour Avec toutes mes sympathies (Stock).
Renaudot poche
Jonathan Littell, avec son roman Une vieille histoire : nouvelle version (Gallimard) a été choisi cette année comme prix Renaudot poche, déjà récompensé du prix Sade 2018 pour la version grand format de cet ouvrage.
A chaque chapitre, un narrateur sort d'une piscine, se change, et se met à courir dans un couloir gris. Il découvre des portes, qui s'ouvrent sur des territoires (maison, chambre d'hôtel, ville ou zone sauvage), lieux où se jouent et se rejouent, à l'infini, les rapports humains les plus essentiels (la famille, le couple, la solitude, le groupe, la guerre). La course s'achève dans la piscine, puis tout recommence. Pareil, mais pas tout à fait.
En 2018, le jury avait sacré Salim Bachi pour Dieu, Allah, moi et les autres (Folio).
Le jury du Renaudot, présidé cette année par Christian Giudicelli, se compose de Frédéric Beigbeder, Dominique Bona, Patrick Besson, Georges-Olivier Châteaureynaud, Jérôme Garcin, Franz-Olivier Giesbert, Louis Gardel, J.M.G. Le Clézio et Jean-Noël Pancrazi.
Interpellé en Algérie le 16 novembre dernier à son retour de France, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal n’a plus donné de nouvelles depuis cette date. Ses éditeurs Gallimard et Cerf font part de leur vive inquiétude. Dans un communiqué, Gallimard appelle à sa « libération immédiate ».
Le Congrès annuel de l’Association des maires de France, qui s’est tenu à Paris du 19 au 21 novembre, a mis le doigt sur les difficultés économiques des communes. L’occasion de formuler des pistes de financement auxquels les médiathèques et librairies sont éligibles.
Alors que l’intelligence artificielle s’immisce de plus en plus dans la chaîne du livre, des éditeurs ont décidé d’accepter que l’intelligence artificielle puise dans le contenu de certaines œuvres, en échange d’une rétribution financière. Une démarche qui ne convainc pas tout le monde.
Par
Élodie Carreira
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